Jan BOECKHORST (Münster 1604-1668 Anvers)

Deux salles de l’hôtel Drouot étaient nécessaires ce vendredi 3 octobre pour disperser le mobilier de deux châteaux. Un lot ressortait particulièrement. Le tableau en une de Jan Boeckhorst (166 x 205 cm) présentait une composition monumentale et foisonnante témoignant du goût pour les allégories dans les grands décors des Flandres de l’époque baroque.

Malgré la guerre contre les espagnols, le XVIIe siècle flamand connaît une phase économique florissante. Les ports de commerce exploitent les fabuleuses richesses d’outre-mer. Anvers est le premier d’entre eux et de nombreux habitants de la ville s’y enrichissent. Cette bourgeoisie est le public privilégié de l’art flamand qui demeure fermement attaché au catholicisme.

Jan Boeckhorst, membre d’une famille aisée de Munster, se forme dans les ateliers de Jacob Jordaens et de Van Dick. Pierre Paul Rubens est entré en 1609 à Anvers après s’être imprégné des œuvres de la renaissance italienne. Le talent de Boeckhorst le fera collaborer avec le maître le plus influent et le plus recherché d’Europe. Et parler de talent n’est pas un vain mot puisque l’histoire de l’art attribuera longtemps à van Dick ou Rubens des œuvres réalisées par notre artiste. La veuve de Rubens lui fera d’ailleurs terminer les tableaux commencer par son mari au moment de sa mort.

Pour revenir à la composition de notre tableau, reprenons simplement la catalogue ! « Janus, dieu à deux visages, dont l’un regarde le passé et l’autre l’avenir, tient dans ses mains les clés de la porte du passage des années. Son nom a été donné au mois de janvier, le premier, le prince des mois, celui qui préside au rythme des années. » (…) « Il est ici personnifié sous les traits d’un viril et sensuel souverain, couronné, sceptre en mains, qui veille sur ses quatre enfants, chacun symbolisant une saison… »

Si une autre version a été vendue chez Sotheby’s en 1989, la qualité d’exécution est ici supérieure. Le marché de l’art ne s’y est pas trompé. L’estimation entre 15 000 et 20 000 € fut largement dépassée. C’est à 52 650 € que le marteau de la commissaire priseur tomba. Sujet d’une inscription au titre des Monuments Historiques (objets mobiliers), le tableau est resté en France.

Frédéric Le Quer

PS : Le portrait du peintre

Deux salles de l’hôtel Drouot étaient nécessaires ce vendredi 3 octobre pour disperser le mobilier de deux châteaux. Un lot ressortait particulièrement. Le tableau en une de Jan Boeckhorst (166 x 205 cm) présentait une composition monumentale et foisonnante témoignant du goût pour les allégories dans les grands décors des Flandres de l’époque baroque. Malgré la guerre contre les espagnols,…

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