Paul Gauguin (1848-1903), sculpteur

Les sculptures de Paul Gauguin, à l’inverse de ses tableaux, ne se vendaient pas de son vivant. Ainsi, est-ce dans ce domaine qu’il alla le plus loin dans ses recherches plastiques. Il devait inspirer Matisse, Degas, Picasso.

Intitulé « Hina te Fatou, figures tahitiennes », le bronze en une était proposé par la maison Drouot Estimation avant hier, vendredi 20 juin 2025. D’après Paul Gauguin, avec une fonte posthume de la très réputée fonderie Valsuani, l’estimation était entre 1000 et 1500 €. Bref un très bel objet de 32 cm de haut accessible à beaucoup de bourses.

Concernant les vacations à l’hôtel Drouot de ce jour-ci, elles durent faire avec une panne d’ordinateur qui se prolongea un peu. On a maintenant l’impression qu’en France rien n’est sûr, tout peut être l’objet de problèmes plus ou moins graves… Au bout d’un moment, pour faire patienter, on entendit une chanson de Barbara sur les ventes aux enchères -quel à-propos!- et Money des Pink Floyd. Puis le cours de la journée reprit.

Après cette anecdote, revenons au Gauguin sculpteur et citons donc le musée d’Orsay concernant le travail du maître en Océanie!

« Gauguin a porté ses ciseaux de sculpteur en Océanie. Déçu de ne plus trouver d’objets d’art authentiques, il s’exerce sur des ustensiles en goyavier, avant de s’attaquer à ce bois de fer en septembre 1892. Ses « bibelots sauvages », incompris et invendables, il les confie en 1900 à son ami le peintre Daniel de Monfreid, son correspondant en France : « A propos de sculptures, je voudrais que l’oeuvre très minime en somme, ne soit pas disséminée et n’aille chez des gens qui ne l’aimeraient pas ; et cela me ferait grand plaisir si vous acceptiez – ce n’est pas un cadeau mais un gage d’amitié – toute la sculpture en bois de Tahiti ». En 1901 arrive dans les Pyrénées orientales la caisse des sculptures de Gauguin. Matisse les y voit en 1903. Exposées au Salon d’Automne de 1906, elles répandent leur énergie auprès des artistes assoiffés de nouveauté.
Paul Gauguin veut-il redonner une mythologie à ceux qui l’ont perdu ? Les sculptures maories qui peuplent ses toiles de 1892 sont de son invention puisqu’il ne reste plus d’oeuvres monumentales sur l’île ».

Notre sculpture à la ciselure et la patine impeccables représente une conversation entre Hina, la déesse tahitienne de la Lune, et Te Fatou, le dieu de la Terre. Un acheteur, ancien marchand en retraite, qui l’aimait réellement – rassurons l’artiste! – paya 2528 € pour l’admirer à loisir à la maison.

Frédéric Le Quer

Les sculptures de Paul Gauguin, à l’inverse de ses tableaux, ne se vendaient pas de son vivant. Ainsi, est-ce dans ce domaine qu’il alla le plus loin dans ses recherches plastiques. Il devait inspirer Matisse, Degas, Picasso. Intitulé « Hina te Fatou, figures tahitiennes », le bronze en une était proposé par la maison Drouot Estimation avant hier, vendredi 20 juin 2025.…

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