Que d’inconnus dans le nouveau gouvernement
Décidément les femmes en politique n’ont pas de chance. Le sort à venir d’Elisabeth Borne avec son nouveau gouvernement rappellera probablement celui d’Edith Cresson.
Le pouvoir affaibli l’a annoncé hier composé d’inconnus. Lemaire, Darmanin, Véran, Dupont-Moretti restent en haut de l’affiche. Pour le reste, c’est la misère concernant du moins l’ouverture aux autres.
Aucun ralliement alors que la majorité présidentielle avait besoin de s’élargir pour espérer tenir. On racle les fonds de tiroir, on parle de gouvernement resserré faute de mieux. On rappelle les grandes gueules style Marlène Schiappa.
Elisabeth Borne dans ses conditions ne peut pas solliciter la confiance à l’issue de son discours de politique générale de demain devant les députés, Olivier Véran admettant que ce serait se jeter dans la gueule du loup. Le porte-parole du gouvernement compte sur une majorité texte après texte. Un projet de loi sur l’avortement et hop on récupère LFI. Un projet de loi sur l’UE et hop on récupère LR. Un projet de loi tendance gilets jaunes et hop c’est RN qu’on apprivoise.
Comment les partis politiques pourraient-t-ils à ce point accepter d’avoir des œillères sans se discréditer vis-à-vis de leurs électeurs souvent très remontés? L’infaisabilité des réformes semble évidente. Comment ne pourrait-il pas y avoir une crise politique majeure dans ces conditions poussant à la dissolution? La composition du gouvernement témoigne en soi, si besoin était encore, de l’impossibilité de gouverner vu le médiocre poids politique des ministres.
L’urgence sanitaire contre le covid est le prochain projet de loi qu’Elisabeth Borne présentera aux députés. Il s’agira d’exiger un passe sanitaire aux frontières. Comme on entre en France comme dans un moulin, l’efficacité de la mesure promet. Mais passons! D’autres dispositifs de lutte contre l’épidémie étaient en préparation. Risquant de n’être pas assez consensuels, ils ne font plus partie du projet.
Est-on dans une période de l’histoire où il est possible de gouverner a minima?
Frédéric Le Quer
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