
André Derain (1880-1954)
L’hôtel Drouot était en stand by la semaine dernière et le sera encore la semaine prochaine. Le mieux est donc de s’arrêter une fois de plus sur la très riche collection titrée « Entre ciel et terre » et dispersée le 30 avril 2025 par la maison de vente aux enchères Artcurial. Si la partie art moderne était un peu moins grandiose que la partie consacrée aux siècles classiques (voir article d’hier), elle n’en comportait pas moins de très grands maîtres. André Derain en était.
André Derain en tant que peintre fauviste n’est plus à présenter. Matisse, Vlaminck, l’atelier de Chatou, le marchand Antoine Vollard qui le soutient… Sur le conseil de ce dernier il se rendra à Londres comme Monet pour peindre Big Ben et la Tamise. Il le fera en aplat de couleur et de manière pointillée. C’est là que les amateurs d’art vont commencer à voir qui est vraiment André Derain : un chercheur. A peine a-t-il découvert un style de représentation figurative de paysages, de portraits, de natures mortes, qu’il l’abandonne sans plus creuser pour aller à la recherche d’un autre. Il est tout le contraire de nos peintres contemporains qui, lorsqu’ils ont trouvé une manière qui à l’heur de plaire, l’assène à leur public jusqu’à la nausée.
Evidemment André Derain est remarquable d’intelligence. Mais il désarçonne. Et, à force d’être du jour au lendemain méconnaissable, il déroute et empêche d’avoir une vue globale de son oeuvre. Incontestablement cela lui nuit de le voir passer du fauvisme, au cubisme, à simplifier les formes à l’extrême, à revisiter Cézanne, à composer des natures mortes inspirées du ténébrisme – il a énormément copié au Louvre les maîtres classiques -, puis montrer quelque chose de cotonneux comme les portraits féminins des dernières années de Renoir, etc, etc…
Mais André Derain est un explorateur de génie et son nom en bas d’un tableau est la garantie du beau. C’est ainsi que l’huile sur toile en une intitulée « Ébats de nymphes en forêt » – circa 1942-1945 – 66 x 70 cm, multiplia par près de 9 son estimation basse et s’échangea pour la somme de 70 848 €.
Frédéric
L’hôtel Drouot était en stand by la semaine dernière et le sera encore la semaine prochaine. Le mieux est donc de s’arrêter une fois de plus sur la très riche collection titrée « Entre ciel et terre » et dispersée le 30 avril 2025 par la maison de vente aux enchères Artcurial. Si la partie art moderne était un peu moins grandiose…