Eric Zemmour, le retour?

On ne remerciera jamais assez Eric Zemmour pour avoir expliqué tout haut l’immigration telle qu’un français peut la ressentir, un peu gêné. Il a osé contre vents et marées au point que quiconque veut dorénavant en parler est obligé de reprendre ses thèmes sous peine de voir qualifier son discours de langue de bois. En levant la censure intellectuelle, la présence d’Eric Zemmour depuis un an est donc politiquement très positive. Tactiquement en revanche il a eu tout faux.

Jusqu’aux présidentielles, il est pardonnable. L’entourage était plus concerné par l’ambition que par l’idée politique, mais des idées, le chef Zemmour en avait à revendre. Qui pouvait sérieusement penser que Marine Le Pen après tant d’échecs tirerait les marrons du feu du discours de son rival? Aujourd’hui on l’explique souvent par l’inintérêt de Zemmour pour la question du pouvoir d’achat.

Mais comme disait hier Dimitri Pavlenko, la question du pouvoir d’achat peut rejoindre la question de l’immigration. Avoir la surface financière pour vivre dans un quartier rassurant, qui dit rassurant dit français, avoir la surface financière pour mettre ses enfants dans de bonnes écoles, qui dit bonnes écoles dit simplement élèves français, avoir la surface financière pour manger une nourriture française de qualité, qui dit nourriture française dit cuisine française possible, autorisée par le milieu ambiant, est une question de pouvoir d’achat.

Le parti “Reconquête” avec ses prospectus s’est enlisé avec des propositions sans consistances et souvent un peu ridicules. Ce manque de travail du parti a grillé le candidat Zemmour par rapport à Marine Le Pen qui avait fait du pouvoir d’achat son cheval de bataille.

Toutefois son résultat à la présidentielle, décevant certes, n’a pas été mauvais, loin de là.  C’est après que le zemmourisme perd pied, c’est avec les législatives que “Reconquête” se ridiculise en courant après le cacheton de l’état pour les années à venir et en présentant des candidats partout sans qu’ils n’aient la moindre chance d’être élu mais dont les quelques voix rapportent gros aux 3 ou 4 personnes dirigeant le parti. Cet échec est insurmontable, du moins pour le moment, puisqu’il a tracé le périmètre de l’auditoire d’Eric Zemmour, un auditoire ramené à la portion congrue.

Depuis les militants sont abreuvés de mail pour tenter de rallumer la flamme sans grand succès. Le congrès ordinaire succède au congrès extraordinaire sans qu’on sache à quoi cela rime mais en demandant aux militants de voter. Gilbert Collard déclare d’ailleurs que ces élections à répétition sont bidonnées. Officiellement moins d’un quart des inscrits au parti y participe. Officieusement, je ne sais pas…

Au niveau national, l’indifférence qui accompagne la rentrée d’Eric Zemmour est son pire ennemi. Elle vient trop tôt. Trop d’impatience. Qu’il laisse Mélenchon se griller les ailes!

Mais il demeure un homme de grand talent, sincère, aimant la France avec panache. Et ce genre d’homme n’est jamais mort en politique. Il y a un an Eric Zemmour avait décelé que c’était son heure. Là, il ne sent plus très bien l’air du temps, réduit à parler de son moral ou félicitant même Ségolène Royal! Il faut arrêter et attendre le second souffle avec patience. Eric Zemmour aura ce second souffle car les événements à venir en France le lui permettront.

Frédéric Le Quer

On ne remerciera jamais assez Eric Zemmour pour avoir expliqué tout haut l’immigration telle qu’un français peut la ressentir, un peu gêné. Il a osé contre vents et marées au point que quiconque veut dorénavant en parler est obligé de reprendre ses thèmes sous peine de voir qualifier son discours de langue de bois. En levant la censure intellectuelle, la…

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