Jacques Duthoo (1910-1960)
Les tendances non figuratives ont été popularisées par la nouvelle école de Paris pendant et au sortir de la seconde guerre mondiale. Ses abstractions narguaient des nazis qui y voyaient, comme pour l’expressionnisme, un art dégénéré. Les plus fameux peintres français de ce courant pictural sont Jean Bazaine, Alfred Manessier, Roger Bissière, Jean Le Moal, Edouard Pignon ou Maurice Estève. Derrière les grands maîtres, des peintres à la réputation plus discrète s’exprimèrent de cette manière. Jacques Duthoo dont l’oeuvre, en une, fut présentée dans une vente courante à Drouot mercredi 14 mai 2025 chez Villanfray & Pommery, est de ceux-là.
A propos de Jacques Duthoo le critique d’art et journaliste G. Boudaille s’exprima ainsi : « Pas une stridence inutile, une vibration de faible amplitude, mais intense, à peine perceptible mais communicative, où bat le cœur de l’homme, poète de la terre et de la lumière, peintre assez savant pour se permettre cette extrême élégance : la discrétion. » Je ne sais pas vous, mais personnellement j’ai du mal avec ce genre de charabia très porté à la fin du XXe siècle.
De manière plus factuelle, dès 1943 notre artiste s’oriente vers la peinture abstraite. Il expose à Paris pour la première fois chez Denise René avec Serge Poliakoff. Excusez du peu! Mais commencée en fanfare, la carrière de Jacques Duthoo va stagner. Sa mort précoce en 1960 le précipitera dans un certain oubli dont il sort difficilement par quelques rétrospectives en province dont la dernière date de 2019 au Pouliguen.
C’est ainsi que cette artiste de talent a une cote sur le marché de l’art au raz des pâquerettes. Est-ce un investissement d’avenir? Nul ne le sait. En tout cas notre pastel sur papier 65,5 x 50,5 cm était estimé entre 400 et 600 €. Pas de miracle. Il trouva preneur à 540 € frais compris.
Frédéric Le Quer
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