Pierre Cornu (1895-1996)
En cette fin d’été, hormis dans quelques villes balnéaires encore courues, de loin en loin, une vacation vient proposer quelques œuvres d’art de second plan. Ces choses en général assez modestes sont vendues le plus souvent « on line » c’est à dire uniquement sur internet sans vraiment d’exposition. Seules des photographies permettent d’apprécier l’objet en vente avec une description succincte où parfois manquent même les mesures! C’est un peu court. L’acheteur prend son risque. Quelques centaines de lots étaient ainsi à vendre chez Copage Auction à Paris. Le peintre Pierre Cornu se fit un peu remarquer. Il était représenté par l’un de ses éternels nus féminins, assis cette fois dans une bergère (photo en une).
Si la vie de Pierre Cornu fut longue, sa renommée ne l’est guère. Le peintre postimpressionniste se laissa aller à des compositions faciles que son don pour le dessin et son sens de la couleur lui permettaient de multiplier. C’est dommage. On sent qu’avec un peu plus d’exigence, l’artiste eut pu devenir plus grand que ce qu’il a été. Il eut quand même pour maître Emile Othon Friez et exposa avec Auguste Chabaud et René Seyssaud qui valent de nos jour un peu cher. Une enfance choyée dans un milieu aisé et une vie au soleil de la Méditerranée ne le poussèrent pas dans ses retranchements. Le marché de l’art n’est pas dupe. Pierre Cornu multiplie les résultats à trois chiffres et basta!
Cette fois, il fit curieusement un peu mieux. Une femme au chapeau accoudée presque nu sur une table ronde et un cadre en bois de belle qualité entraînèrent un acheteur à mettre pour le tableau le prix de réserve. C’était juste! Ainsi notre huile sur toile, 55,5 x 46,5 cm, fut adjugée 1560 €.
Frédéric Le Quer
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