
Bruno Schmeltz (né en 1938)
Depuis huit jours l’hôtel Drouot est fermé. Deux jours de ventes en fin de semaine prochaine puis le lieu refermera encore quelques jours. Il manque de la bonne cam’, pour reprendre un mot du métier. Alors, les prix se tassent. Les vacations en salle sont plus clairsemées. Internet avec ses coûts réduits se substituent à elles pour disperser le tout venant. Mais, revenons à une vente du 31 janvier dernier à Drouot où un tableau d’un peintre contemporain, Bruno Schmeltz, se distingua.
C’était lors d’une des très rares ventes courantes (sans prétention) de la maison Ader. Cette dernière préfère les ventes à thème qu’elle organise très régulièrement dans ses propres locaux parisiens (pièces d’or par exemple) et surtout à Drouot. Franchement il ne se passa rien pendant deux heures. Un marchand au premier rang raflait la mise pour quelques dizaines d’euros à chaque fois ou sinon les lots étaient ravalés (retirés). Quand vint le tableau de Bruno Schmeltz, en une, huile sur toile 40 x 80 cm, personne ne s’attendait à ce que l’estimation haute de 150 € fût multipliée par dix!
Bruno Schmeltz est un peintre de la région de Bigorre pour reprendre un nom de l’ancien régime. Sa manière hyperréaliste est si parfaite qu’on peut parfois croire à des photographies. Il aime les grandes étendues de plaines herbeuses, les cow boys et les chevaux. L’avant-gardisme est bien loin. Sa technique lui aurait permis de devenir un surréaliste de talent. Mais non. Son oeuvre ressemble à la chanson d’Eddy Mitchell « C’était la dernière séance ». Mais le rideau n’est pas tombé pour Bruno Schmeltz qui conserve ses collectionneurs.
Une anecdote me revient à propos de l’extraordinaire réalisme de certains peintres sous l’antiquité grecque. Au Ve siècle avant Jésus Christ, « un enfant aux raisins » fut peint par l’artiste Zeuxis. La grappe de raisin était tellement véridique, tellement réaliste que, selon la légende, les oiseaux venaient la picorer. Cependant il déclara : « J’ai mieux peint les raisins que l’enfant ; car si j’eusse aussi bien réussi pour celui-ci, l’oiseau aurait dû avoir peur ».
Pour en revenir à notre tableau (en une),il fallait mettre exactement 1430 € pour se l’offrir.
Pour donner un autre aperçu du talent de Bruno Schmeltz, l’huile sur toile ci-dessous, un autoportrait de 1999, 116 x 89 cm, fit chez Ferry svv à Drouot en 2018, 1270 €.

Frédéric Le Quer
Depuis huit jours l’hôtel Drouot est fermé. Deux jours de ventes en fin de semaine prochaine puis le lieu refermera encore quelques jours. Il manque de la bonne cam’, pour reprendre un mot du métier. Alors, les prix se tassent. Les vacations en salle sont plus clairsemées. Internet avec ses coûts réduits se substituent à elles pour disperser le tout…