Marcelle Cahn (1895-1981)
Lors de ce long weekend du 14 juillet intervenant 80 ans après la rafle du Vel d’Hiv, après avoir vu deux artistes juifs (Chourchoune et Bitran) naturalisés français, penchons nous un instant sur une artiste juive d’une vieille famille française en la personne de Marcelle Cahn.
Marcelle Cahn participe de la vaste histoire de l’abstraction en France. Formée au dessin, jeune, elle se passionne pour Cézanne, summum de la modernité en ce début du XXe siècle. Les années 20 la voient s’essayer au purisme avec la fréquentation de Fernand Léger et Amédée Ozenfant, puis au cubisme. Elle suit des cours à l’académie de la Grande Chaumière, expose au Salon des Indépendants de 1926 à 1929. Pendant les années 30 mais surtout 40, éloignée de la scène artistique parisienne, période où Marcelle Cahn vit plus souvent en province qu’à Paris, elle réalise de petits dessins sur papiers d’un format d’à peine plus de 10 cm de coté dans une veine lyrique puis résolument géométrique. Inéluctablement la fin des années 50 et durant les années 60, Marcelle Cahn est inspirée par la conquête spatiale et réalise des objets cosmiques, des spaciaux, en trois dimensions, espèces de boites à suspendre contre un mur. Enfin les années 70 témoignent de son intérêt pour le collage, sur de petits formats, de gommettes, d’étiquettes, de tickets de métro, d’enveloppes avec parfois un prisme plus figuratif.
Marcelle Cahn est assez rare dans les salles de vente et ayant fait des choses très petites, parfois, elle est alors accessible pour quelques centaines d’euros. Mais ça peut monter! Le tableau en une, huile sur toile de 1926, 105,7 x 80, 8 cm présenté en 2011 chez Sotheby’s fut adjugé 168 750 €. La petite composition aux crayons de couleur vers 1950, ci-dessous, 12,5 x 18,5 cm, fit chez Ader, en 2018, 438 €.
Le dessin cubiste sur papier orange de 1925, ci-dessous, trouva preneur en 2013 chez Castor Hara à Drouot pour moins de 700 €
Frédéric Le Quer
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