Albert Bitran (1931-2018)

A la fin des années 40 à Paris, dans un atelier du pavillon américain de la Cité universitaire, travaillent Jesús Rafael Soto du Vénézuela, Serge Poliakoff de Russie, Georges Koskas de Tunisie, Horia Damian de Roumanie et celui qui nous intéresse aujourd’hui Albert Bitran de Turquie. Excusez du peu, mais c’est l’époque où la France n’exporte pas ses bac+6 pour importer des bac-15! D’ailleurs, à ce propos, Albert Bitran a obtenu au préalable à Istanbul le bac français et le bac turc avant de venir à Paris.

Le succès arrive, pour Albert Bitran, dès les années 50 avec des œuvres abstraites. Quand en 1954, Denise René, papesse de l’abstraction géométrique, l’expose rue La Boétie, c’est déjà une consécration. Mais sa veine géométrique ne dure pas et l’abstraction lyrique prend vite le relais inspirée des paysages du sud de la France. Parallèlement, à partir des années 60, dans son atelier de sa maison de l’Aube, il travaille la céramique.

Le succès d’Albert Bitran devient au fil du temps international mais ce méditerranéen va particulièrement séduire en Scandinavie, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Autriche (il enseignera à Salzbourg) où de nombreuses expositions lui sont consacrées. Les années 70 le voient abordé la thématique du double qui intéresse intellectuellement écrivains et philosophes: il réunit sur un même tableau deux interprétations de la même forme pure.

Sur le marché de l’art, le français Albert Bitran n’est pas rare du tout. 10296 € étaient nécessaires pour s’offrir le tableau en une le 17 juin 2022 chez Crait & Muller à Drouot, une huile sur toile de 1958 intitulée “L’automne”, 100 x 80 cm. En juin dernier chez Artcurial à Paris, la gouache, ci-dessous, 117 x 142 cm, fit 6035 €.

Dernier exemple en octobre 2021 chez Christie’s: Huile sur toile des années 90 titrée Polychromie latérale, 142 x 114 cm adjugée 6875 €.

Frédéric Le Quer

A la fin des années 40 à Paris, dans un atelier du pavillon américain de la Cité universitaire, travaillent Jesús Rafael Soto du Vénézuela, Serge Poliakoff de Russie, Georges Koskas de Tunisie, Horia Damian de Roumanie et celui qui nous intéresse aujourd’hui Albert Bitran de Turquie. Excusez du peu, mais c’est l’époque où la France n’exporte pas ses bac+6 pour…

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