Victor Brauner (1903-1966)

C’était une vente un peu curieuse jeudi 22 mai 2025 en fin d’après-midi au rez-de-chaussée de l’hôtel Drouot. 20 lots complètement hétéroclites allant de la pièce d’artillerie du XIVe siècle à des bergères de Jacques-Emile Ruhlmann en passant par une monumentale plaque de coquilles saint Jacques fossilisées étaient proposés à la clientèle. Leur point commun, alors? Des estimations de 5 à 7 chiffres! Pour ce qui nous concerne, arrêtons-nous sur le lot 19, un tableau de Victor Brauner, en une !

« Dans la nuit du 27 au 28 août 1938, au cours d’une soirée bien arrosée réunissant plusieurs membres du groupe surréaliste dans l’atelier d’Óscar Domínguez, boulevard du Montparnasse à Paris, une rixe éclate entre ce dernier et son compatriote Esteban Francés. Le premier lance un verre à la tête du second, qui l’évite. Le verre percute un mur, ses éclats viennent se ficher dans l’oeil gauche de Victor Brauner, qui en restera borgne. Or, sept ans auparavant, celui-ci avait peint un Autoportrait à l’oeil énucléé, qui présentait une blessure en tous points pareille à sa blessure réelle » (Manuel Jover) .

Le peintre se définira ensuite comme un voyant extralucide. Le surnaturelle devient son quotidien ! Pendant la guerre, réfugié en Provence, il expérimente des techniques picturales variées pour puiser aux sources de sciences occultes venues de partout à travers le monde. Bref, si notre Victor Brauner est un peu illuminé, comme on disait dans le temps, il n’en a pas moins un rôle clé dans le mouvement surréaliste mené par André Breton. Après-guerre, sa notoriété ne fera que croître jusqu’à représenté la France à la biennale de Venise, l’année de sa mort en 1966. D’origine moldave et juive, il est enterré au cimetière de Montmartre avec pour épitaphe :  « Peindre c’est la vie, la vraie vie, ma vie ».

Quant à l’oeuvre en une, huile sur toile, 73 x 60 cm, elle est datée de 1962 et intitulée « Croissance ». 290 125 €, furent nécessaires pour l’acquérir sous le feu des enchères.

Frédéric Le Quer

C’était une vente un peu curieuse jeudi 22 mai 2025 en fin d’après-midi au rez-de-chaussée de l’hôtel Drouot. 20 lots complètement hétéroclites allant de la pièce d’artillerie du XIVe siècle à des bergères de Jacques-Emile Ruhlmann en passant par une monumentale plaque de coquilles saint Jacques fossilisées étaient proposés à la clientèle. Leur point commun, alors? Des estimations de 5…

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