Charles Alfred Le Moine (1872-1918)
Pendant la semaine sainte, l’hôtel Drouot par l’intermédiaire de la maison Audap & associés proposait lors d’une vente courante, le mercredi 16 avril 2025, le tableau d’un certain C. Le Moine estimé entre 150 et 250 €. Le sujet, un combat de coq, semblant se situer en Polynésie mit la puce à l’oreille des amateurs qui ne tardèrent pas à découvrir le peintre Charles Alfred Le Moine derrière cette composition.
Charles Alfred Le Moine débarque à Tahiti à 30 ans, peu avant le décès de son illustre prédécesseur Paul Gauguin. Bachelier ès lettres, ancien élève de l’école des beaux arts et de Luc Olivier Merson – premier prix de Rome qui pratique principalement la peinture religieuse et la peinture d’histoire -, il vit financièrement mal des cours de peinture qu’il donne aux jeunes tahitiennes de Papeete. Pour liquider la succession Gauguin il est nommé expert pour la préparation de la vente aux enchères des affaires du maître en 1903. Il remplira ensuite les fonctions de juge puis d’instituteur aux Marquises sans goût pour l’enseignement puisqu’il retournera vit à Papeete. La maladie le renvoie dans la métropole où il meurt.
Malgré des activités officielles, la peinture reste sa grande affaire. Peintre témoins du quotidien de ce bout de France aux antipodes, il se spécialise principalement dans les portraits et les scènes de la vie quotidienne. Il s’attache à rendre la beauté et le calme des paysages qui l’entourent. Ses œuvres ont su séduire la bourgeoise locale de l’époque, et l’on en retrouve, encore aujourd’hui, dans des collections privées en Polynésie française. Le musée de Chartres conserve aussi de nombreuses oeuvres de Charles Alfred Le Moine.
Donc notre tableau, en une, 40,5 x 51 cm vit les enchérisseurs se bagarrer et fut adjugé 1035 €.
Frédéric Le Quer
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