Félix Varla (1903-1986)
La vente mobilière de la maison Gros et Delettrez à Drouot, jeudi 9 octobre 2025, afficha des résultats en demi teinte. Les métaux plus ou moins précieux la sauvèrent. Étonnamment les meubles se vendirent. Serait-ce enfin un retour en grâce de la beauté face à Ikea? Par ailleurs, une huile sur panneau de Félix Varla se distingua dans le chapitre art graphique qui connut néanmoins de nombreux invendus.
Le géorgien mort à Paris, Félix Varla, propose une peinture onirique à la mélopée étrange dans le genre heroic fantasy pour reprendre un terme anglais. Ses représentations nous semblent un peu décalées dans le temps entre merveilleux et médiéval, souvenir surement de son pays natal qui tarda à raccrocher les wagons de l’industrialisation du XXe siècle. C’est peut-être en grande partie pour cela qu’il plait. En regardant ses tableaux, l’amateur d’art s’échappe naturellement au monde actuel, aux difficultés du temps. Ses scènes de genre représentent des occupations lointaines. Ses scènes de bataille comme dans notre tableau, en une, ne peuvent guère nous apeurer tant elles sont anachroniques. Les visages n’expriment pas d’état précis. Les personnages semblent suspendus dans des poses prédéterminées, un peu seuls.
Très imaginatif, Félix Varla est à la fois poétique et figuratif.
De manière plus factuelle, Félix Varla de son vrai nom, Varlamishvili, étudia aux beaux arts en Géorgie. Il arriva à Paris en passant par la Turquie vers 1928. Montparnasse devint comme pour tous les peintres de cette époque son quartier de prédilection et il y rencontra sa femme une artiste danoise, Zire Binder. A partir de 1947 l’état français acquit ses œuvres assez régulièrement. Dès les années 80, c’est le monde entier qui s’intéressa à notre peintre.
L’huile sur panneau de bois, en une, portant un monogramme en géorgien en bas à gauche, 45 x 100 cm, était estimée entre 2 000 et 3 000 €. Elle trouva preneur à 20 000 €!
Photographie ci-dessus de Félix Varla
Frédéric Le Quer
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