Georges Bottini (1874-1907)
A Montmartre, pendant la Belle Epoque, les noctambules croisaient la silhouette de Georges Bottini qui le peu de temps qu’il vécut, s’attacha à peindre avec précision leurs costumes, leurs attitudes, leurs expressions.
Ce fils de coiffeur, tiré à quatre épingles pour cacher son manque d’argent, hantait les petits bals, les bastringues, les cafés concerts et les lupanars du quartier. Sa technique picturale fut acquise en restaurant les tableaux des maîtres anciens. Sûr de lui, dans ses gouaches et ses aquarelles, il osait parfois le marc de café, le thé, la teinture d’iode. Un marchand lui achetait pour presque rien cette production. Un jour, ce dernier organisa une exposition où, en introduction, le visiteur pouvait lire: “Monsieur Georges Bottini excelle à dévoiler le corps gracile, les jambes de poupée maigre d’une danseuse du Moulin Rouge; il excelle de même à accorder la fatigue d’une femme galante à quelque table ou quelque comptoir…”.
Georges Bottini, peintre maudit, mourut à l’hôpital de Villejuif au cours d’une crise de folie furieuse.
La maison Christie’s, le 22 mars 2018 proposa l’aquarelle et gouache en une, intitulée “L’arrivée chez Maxim’s” 28 x 26 cm. Elle fit aux alentours de 16 000 € avec les frais.
Chez Artcurial, la sage aquarelle ci-dessous fut adjugée environ 1300 € (24 x 32,5 cm) le 29 mars 2022.
Proposons aussi le résultat d’une gravure sur bois de Georges Bottini (couple dans une maison close), 14 x 15 cm, chez Tajan à Paris le 14 février 2019! Elle trouva preneur à 260 €.
Frédéric Le Quer
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