La lésion cervicale de Michel Barnier
Le niveau d’impopularité du président Macron égalera bientôt celui connu par François Hollande. Le gouvernement qui dirige la France n’a guère de légitimité pour le faire vu qu’il est minoritaire à la chambre des députés et dans l’opinion. Et maintenant le premier ministre Michel Barnier apparaît comme physiquement diminué avec une lésion cervicale opérée ce week-end.
Il semble logique de penser qu’une intervention chirurgicale ne concerne que les cas graves. Comme Matignon s’est refusé à donner des précisions, tout est possible. De la hernie discale au cancer avec métastases, aucune supputation n’est interdite. L’agenda du premier ministre a été allégé pour les prochains jours.
Décidément notre pays part en capilotade. Rien ne tient. Le destin s’acharne. Inexorablement dans certains endroits, il se transforme en narco-état. Les gens normaux se calfeutrent dans les villes où la France est encore présente.
Pour la Toussaint – je sais, je suis en avance -, j’ai été le matin au cimetière à Saint-Denis (93) puis je suis allé déjeuner au restaurant à Versailles. C’est un choc culturel entre les deux villes dont le nombre d’habitants est semblable à 10 mille âmes près. D’un coté une porte ouverte vers le Maghreb, son chaos, sa misère, ses trafics. Ce n’est pas une vue de l’esprit, c’est palpable. De l’autre, une France aux enfants sages et aux parents qui travaillent, qui se referme sur elle-même par crainte des attaques de la nouvelle France, dont elle fait l’objet. ça aussi c’est palpable avec des traditions que l’on sent survivre coûte que coûte.
Le pays se parcellise et c’est très perceptible sans avoir besoin d’une quelconque analyse sociologique. Personne n’est à sa tête pour empêcher le phénomène. La république une et indivisible est une fiction. Un canard sans tête, la république est devenue. Cette horrible image – visualisez la pauvre bête courir partout de manière aléatoire jusqu’à mourir – est notre tragédie.
La lésion cervicale de Michel Barnier n’est pour le moment qu’une goutte d’eau supplémentaire dans une vase plein de nos malheurs. Si son état de santé l’oblige à démissionner ce sera peut-être la goutte d’eau qui fera déborder le vase.
Frédéric Le Quer
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