Journées du patrimoine

Alors qu’on s’éviscère dans la rue (Garges-lès-Gonesse hier dans une rixe entre hindous et musulmans), qu’on s’attaque à la machette, qu’on stipendie les femmes dans le bus uniquement parce qu’elles sont femmes, que des adolescentes sont les têtes de pont de l’islamisme radical, que l’école renonce à enseigner des pans entiers de notre histoire, les journées du patrimoine arrivent. Et on les attend tous les ans.

Elles sont devenues un grand moment du calendrier royaliste, révolutionnaire ou républicain . Elles apaisent les clivages historiques entre athées et chrétiens. Le génie français sait mettre tout le monde d’accord, d’accord sur les chefs-d’œuvre du passé qui parsèment le territoire national, d’accord pour dire fièrement que ce sont les nôtres, d’accord pour penser, un rien bêcheur, que nulle part ailleurs leur densité est équivalente. Et puis sinon, il y a les territoires ouvriers où l’outil de travail au XIXe siècle et au XXe sert à l’édification de la population. Mais de nos jours les classes sociales les moins éduquées se désintéressent de plus en plus de nos sites patrimoniaux dont la visite devient un marqueur de classe et un marqueur ethnique.

Nos valeurs culturelles, sociales et éducatives sont néanmoins transmises pendant deux jours à qui veut bien s’en imprégner. Les angoisses identitaires s’apaisent quand du haut d’un château fort un millénaire d’histoire nous contemple! Ces éléments du patrimoine nous constituent alors et nous rassemblent. La rémission en toute connaissance de cause des affres du présent fait du bien et ces journées deviennent une madeleine proustienne d’où des souvenirs heureux affluent. Le tragique s’oublie alors pour laisser place à l’éternité immuable et rassurante d’une France qu’on aimerait bien toujours pouvoir aimer.

Frédéric Le Quer

PS : en une château de Nérac

Alors qu’on s’éviscère dans la rue (Garges-lès-Gonesse hier dans une rixe entre hindous et musulmans), qu’on s’attaque à la machette, qu’on stipendie les femmes dans le bus uniquement parce qu’elles sont femmes, que des adolescentes sont les têtes de pont de l’islamisme radical, que l’école renonce à enseigner des pans entiers de notre histoire, les journées du patrimoine arrivent. Et…

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