Serge Charchoune (1888-1975)

Dans cette époque troublée, la longue vie du peintre Serge Charchoune, russe puis français, a sans doute été facilitée par son antimilitarisme viscéral. Il fuit son service militaire et en 1914 lorsqu’il est en France, tous ceux qui ont l’âme artistique sont en France, il fuit la première guerre mondiale pour aller vivre à Barcelone jusqu’en 1918. Il a bien l’idée ensuite de participer à la révolution russe mais il lui suffit des critiques de sa compatriote Isadora Duncan pour faire demi tour. Curieusement, du moins rétrospectivement, anachroniquement, ce juif ashkénaze va prendre un atelier à Paris, cité Falguière, en 1942! Il meurt à Paris à 87 ans.

Concernant sa carrière artistique, il est cubiste en arrivant en France en 1912, qualifiant ses tableaux de cubisme ornemental,, dadaïste, plus poète que peintre d’ailleurs, dans les années 20. Le purisme d’Amédée Ozenfant l’attire un temps. Les années 30, c’est la dèche, crise économique oblige!, mais à partir de 1943, Serge Charchoune rebondit, retrouve un marchand. Deux concepts, l’eau et la musique vont alors servir sa création picturale le faisant créer des œuvres monochromes tendant de plus en plus vers le blanc. C’est l’époque de la deuxième école de Paris avec ses russes plus géniaux les uns que les autres comme André Lanskoy, Nicolas de Staël, Youla Chapoval, Serge Poliakoff…

Sur le marché de l’art, je vous propose trois résultats très disparates. En une, chez Artcurial le 9 juin 2022, cette « Composition puriste à la pipe », huile sur toile marouflée sur carton, 27,5 x 30, 5 cm fit 22.304 €. Je vous entends déjà vous dire qu’avant de vous offrir une oeuvre de Charchoune, il se passera du temps! Et bien pas du tout, ci-dessous, la maison Drouot Estimations a vendu cette petite aquarelle titrée « Creux », 12 x 20 cm, 240 € le 21 mai 2019.

Enfin un dernier exemple chez Pescheteau Badin avec « Haendel, sonate pour piano » 54 x 65 cm, huile sur toile qui fut adjugée 3654 €.

Frédéric Le Quer

Dans cette époque troublée, la longue vie du peintre Serge Charchoune, russe puis français, a sans doute été facilitée par son antimilitarisme viscéral. Il fuit son service militaire et en 1914 lorsqu’il est en France, tous ceux qui ont l’âme artistique sont en France, il fuit la première guerre mondiale pour aller vivre à Barcelone jusqu’en 1918. Il a bien…

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