Emmanuel Macron a parlé
Vous avez aimé l’éviction de Boris Johnson. Vous vous passionnez pour celle de Mario Draghi. Vous adorerez le prochain départ d’Emmanuel Macron. Avec l’interview d’hier tous les espoirs sont permis!
Concernant la communication, au moins trois fois, le président a répété comme il le fait régulièrement maintenant qu’il réussissait en quelque sorte contre l’adversité. Cela consiste à expliquer qu’avant qu’il accomplisse un haut fait d’arme, le monde entier le trouvait impossible à réaliser, mais que lui l’avait réussi envers et contre tous. Peu importe que les gens n’aient rien dit, il asséne cette sentence comme une vérité première sur laquelle on devait tous s’esbaudir. L’exemple le plus frappant est sans doute l’histoire du chômage. Vous voyez, s’auto congratulait-il, tout le monde disait que ce serait impossible d’arriver à 7,5% de chômage et nous y sommes aujourd’hui! Si on veut… Personnellement je ne me souviens pas que quiconque ait dit que c’était impossible, mais ça fait rien, l’important est de passer pour le combattant victorieux des esprits chagrin! Pas sûr que ça marche, la ficelle est si grosse que 70% des français finissent par le trouver arrogant (sondage Elabe 13 juillet 2022).
Sur le fond, mais est-ce vraiment du fond et pas plutôt de la méthode Coué, Emmanuel Macron parle de ses réformes à venir, oublieux de la nouvelle situation politique à l’assemblée nationale. Il a mentionné sa majorité relative comme si celle-ci avait un sens. Chacun vient de le voir concernant le passe sanitaire, soit il y a une majorité absolue et le gouvernement gouverne soit il n’y a pas de majorité. La majorité relative est une vue de l’esprit. Certes il en appelle à la responsabilité de LR, mais la responsabilité de LR semble avant tout de suivre ses électeurs vents debout contre l’insécurité et l’immigration outrancière, sujets que le président n’a pas daigné aborder.
Concernant l’essentiel pour moi, tant le recours au peuple effraie les élites, Emmanuel Macron a prononcé, poussé par ses intervieweuses, une fois le mot “référendum”. Mais il l’a fait de manière appuyée et ce retour aux urnes parait possiblement devoir intervenir avant la dissolution de l’assemblée. La crise politique sera alors à son paroxysme à deux doigts de se transformer en crise institutionnelle.
Frédéric Le Quer
Vous avez aimé l’éviction de Boris Johnson. Vous vous passionnez pour celle de Mario Draghi. Vous adorerez le prochain départ d’Emmanuel Macron. Avec l’interview d’hier tous les espoirs sont permis! Concernant la communication, au moins trois fois, le président a répété comme il le fait régulièrement maintenant qu’il réussissait en quelque sorte contre l’adversité. Cela consiste à expliquer qu’avant qu’il…