George Sand (1804-1876)

Les deux salles du rez-de-chaussée étaient réunies pour la vacation de Me Joron-Derem hier 7 mars 2025 à l’hôtel Drouot. Il s’agit peut-être de l’emplacement le plus prestigieux, celui devant lequel le visiteur passe forcément, qu’il aille au sous-sol ou au premier étage. Des tentures noires recouvraient les murs. La lumière était particulièrement tamisée. Le public était là mais sans remplir les lieux. Après la dispersion d’un atelier, une aquarelle de l’écrivaine George Sand (en une) était présentée.

La provenance était solide et un document au dos de la petite-fille de l’artiste Aurore (1866-1961) attestait de la véracité de l’oeuvre : «Je certifie que cette aquarelle a été composée et peinte, en 1874, à Nohant par George Sand ma grand-mère. Aurore Sand, 1957 (?)».

Un dessin de George Sand, de son vrai nom Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, sans être rarissime n’est pas si fréquent en salle des ventes. L’adolescente, bénéficia de leçons données par un professeur, comme il sied aux filles de bonne famille, et elle est ainsi initiée à la pratique du portrait affectif ou du paysage champêtre. La peinture doit la transporter, lui faire quitter terre, lui donner la fièvre. Autant dire que le réalisme de Courbet « c’est bête, rien de plus » ou celui de Manet « Ridicule » n’est pas sa tasse de thé. Elle ignore même complètement Millet. Tellement loin de ces maîtres, elle finira par s’adonner au tachisme.

Notre paysage aux hérons à Nohant (15,2 x 23 cm) avait quelque chose de surréaliste que le commissaire priseur ne manqua pas de faire remarquer. Du paranormal et de l’ésotérisme tellement populaires au XIXe siècle au surréalisme, il n’y a qu’un pas. Les amateurs d’art aimaient l’oeuvre présentée raisonnablement. Partie d’une estimation entre 3000 et 4000 € la vente se conclut à 6500 €.

La cote de George Sand est fixée depuis longtemps mais légèrement baissière. L’aquarelle, ci-dessous par exemple (15,5 x 12,2 cm), présentée par Me Delvaux à Drouot le 6 avril 2012 réalisée là aussi au cours de l’année 1874 fit 6 815 €.

Frédéric Le Quer

Les deux salles du rez-de-chaussée étaient réunies pour la vacation de Me Joron-Derem hier 7 mars 2025 à l’hôtel Drouot. Il s’agit peut-être de l’emplacement le plus prestigieux, celui devant lequel le visiteur passe forcément, qu’il aille au sous-sol ou au premier étage. Des tentures noires recouvraient les murs. La lumière était particulièrement tamisée. Le public était là mais sans…

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