Henriette Gudin (1825-1892?)
Les informations concernant le marché de l’art tombent actuellement pour l’année 2024 et montrent incontestablement un début de crise partout dans le monde. L’hôtel Drouot m’a semblé cette semaine encore assez calme mais on n’est que mi-mars… Coté tableaux, il n’y avait vraiment pas grand chose. La maison Coutau-Bégarie & Associés avait décidé d’enchaîner trois ventes de mobiliers et objets d’art mercredi, jeudi et vendredi à Drouot. Jour après jour, le choix des lots se faisait plus sélectif pour terminer hier avec une vente haut de gamme, high light comme on dit en franglais. Un tableau d’Henriette Gudin le premier jour, c’est-à-dire le 12 mars 2025, en une, fut bien prisé.
On sait peu de choses d’Henriette Gudin, une artiste femme du XIXe siècle. Malgré la légende urbaine, il y eut à cette époque de nombreuses femmes issues d’un milieu bourgeois -on était loin de la bohème- qui devenaient peintre même si l’école des Beaux Arts leur fut interdite jusqu’au tout début du XXe siècle. Pour notre artiste il s’agissait d’une histoire de famille puisque son père, Théodore Gudin fut l’un des deux premiers peintres de la marine de l’histoire de l’art. Sa fille Henriette mis ses pas dans les siens et gratifia son public de petits tableaux avec des scènes de bords de mer, de plages et de bateaux qu’elle signa, même longtemps après son mariage, par son nom de jeune fille.
Comme vous le voyez, la lumière de notre huile sur toile (23 x 36 cm) était particulièrement réussie, la lune faisant miroité ses rayons sur la mer comme pour éclairer les voiliers au large des récifs. Les amateurs ne s’y trompèrent pas et malgré une estimation entre 600 et 800 €, c’est 2000 euros qu’il fallut débourser pour s’offrir le tableau.
Le 22 janvier 2025 une scène côtière d’Henriette Gudin, 12,5 x 21 cm, était présentée en Angleterre, à Berkshire exactement, par la maison Dreweatts 1759 Fine Sales (ci-dessous). Ce n’est pas étonnant de la retrouver outre-Manche. Ses toiles sont, comme celle de son père, influencées par l’esprit romantique et l’école anglaise de peinture. Le résultat approcha les 2000 €.
Frédéric Le Quer
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