Alfred Renaudin (1855-1944)
Passé par l’école des beaux arts de Nancy, Alfred Renaudin est de cette région qui, depuis Jacques Callot et Georges de la Tour, offre à la France des créateurs des plus originaux souvent regroupés sous le nom d’artistes lorrains. Si l’art nouveau est à son sommet, Alfred Renaudin est plutôt sur les traces d’Henri Harpignies qu’il a eu comme maître à Paris.
Notre peintre ne se contente pas d’arpenter la campagne nancéienne pour peindre sur le motif. Il voyage en Afrique, en Espagne, en Hollande et au Royaume-Uni. Il vit bien de sa peinture, obtient des médailles. Son statut est largement reconnu des autorités comme des amateurs d’art. La première guerre mondiale le voit partir en Auvergne. La seconde le voit y retourner. A deux reprises, ses ateliers seront détruits mais à chaque fois il recommença à peindre de plus belle.
Le tableau en une présenté hier 26 janvier 2024 à Drouot par la maison Art Valorem dans une vente courante n’était pas certifié comme étant d’Alfred Renaudin bien qu’il fut signé « A. Renaudin ». Comme souvent à Drouot les commissaires priseurs laissent les marchands et les collectionneurs se faire leur propre opinion évitant ainsi des poursuites en cas de contestation. Le marché ne s’y trompa pas. D’une estimation haute à 500 €, il fallut prévoir 4480 € pour s’offrir la paysanne dans un paysage (huile sur toile 61 x 74 cm).
Ce n’est pas un résultat vraiment étonnant. Le journal L’Est Républicain fait état de la vente aux enchères à Nancy d’un tableau représentant une rue de Blénod-Lès-Toul (Meurthe et Moselle) qui trouva preneur dans les mêmes eaux en octobre 2021 (ci-dessous).
En revanche on reste étonné de la modique somme que réalisa en mai 2021 dans l’émission « Affaire conclue » le tableau d’Alfred Renaudin ci-dessous. Il suffit de 300 € au marchand pour acquérir cette rue du village de Blesle en Auvergne, village dans lequel résidait notre artiste en 1942. Du moment que les vendeurs sont contents, c’est le principal!
Frédéric Le Quer
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