
André Dauchez (1870-1948)
Dans la grande salle du sous-sol de l’hôtel Drouot se tenait, hier, vendredi 18 octobre, une vente courante organisée par la maison Thierry de Maigret. Le monde était là. Des libraires toujours un peu tapageurs venaient de faire part de leur désillusion après la vente de gravures à thème qu’ils n’avaient pu acquérir tant les prix avaient été élevés. De petits tableaux de paysage bien encadrés datant du XIXe siècle avaient aussi été chèrement vendus à un acheteur de Chicago présent dans la salle. Assis à coté de lui, j’appris qu’il allait les revendre dans son pays grâce à deux autres intermédiaires. J’en déduisais sans le lui dire qu’en achetant bien au-dessus du prix du marché français ses 4 huiles banales, ils pourraient encore à trois larrons se partager des bénéfices aux Etats-Unis. Puis arriva plus tard le tableau d’André Dauchez, en une.
André Dauchez peint d’après nature et a aussi le goût de la gravure et de la photographie. Peintre de la marine, marin lui-même, la région de Loctudy à Benodet avec ses landes et ses rivages escarpés va devenir le sujet de prédilection de ce riche bourgeois parisien marié avec 8 enfants. Beau frère du peintre Lucien Simon dont il gravait les œuvres, il participe à l’effervescence artistique en Finistère. Avec Maurice Denis ils formeront un groupe de peintre qui s’oppose aux couleurs claires du néo-impressionnisme.
André Dauchez peint tout au long de sa carrière les étendues d’eau, les grands ciels lumineux, les côtes sableuses, les végétations imprégnées de sable ou les masses rocheuses relevées par quelque pin. Ses variations de vert brun, d’ocre gris et de bleu doux sont caractéristiques de son travail. Le tableau en une est un exemple assez typique de la production de l’artiste.
Estimé entre 800 et mille euros, notre grande huile sur toile (64 x 90 cm) trouva preneur à plus de trois mille euros. La présence de l’arbre qui donne une épaisseur romantique à la composition y est certainement pour quelque chose.
Le 25 avril 2024 chez Boisgirard Antonnini à Nice l’huile sur toile ci-dessous 95 x 129 cm trouvait preneur dans une vente de prestige à 15 860 €, sachant qu’une version semblable de la pointe de Lanhuron se trouve au musée des beaux arts de Quimper.

Frédéric Le Quer
Dans la grande salle du sous-sol de l’hôtel Drouot se tenait, hier, vendredi 18 octobre, une vente courante organisée par la maison Thierry de Maigret. Le monde était là. Des libraires toujours un peu tapageurs venaient de faire part de leur désillusion après la vente de gravures à thème qu’ils n’avaient pu acquérir tant les prix avaient été élevés. De…