Auguste Pointelin (1839-1833)

Si dans la série des grands franc-comtois du XIXe siècle tout le monde connait Louis Pasteur et Gustave Courbet, leur contemporain, Auguste Pointelin, est demeuré méconnu. Est-ce à cause de son dédain pour les impressionnistes et les fauves, lui qui n’aime que les lumières blafardes de son Jura natal qu’il peint de mémoire, de là où il travaille comme professeur de mathématique, dans le nord de la France puis à Louis Le Grand, grâce au piston de son ami Pasteur?

Non, décidément Auguste Pointelin n’est pas un coloriste. La nature sauvage et désolé, les reliefs érodés de ses montagnes à vaches sont ses sujets de prédilection. A force de les répéter à l’envi, il simplifie les formes à l’extrême et ses crépuscules se meuvent en monochromes, au point de passer de nos jours pour un précurseur de l’abstraction. La peinture, le fusain et le pastel sont les médiums de l’artiste pour exprimer ses visions de la région française de son enfance qui le hante toute sa vie. Ses toiles de plus en plus minimalistes au fur et à mesure du temps qui passe se limitent au blanc, à l’ocre, au vert brun.

La maison Beaussant-Lefèvre proposait à l’hôtel Drouot le 8 février 2023, période calme des ventes aux enchères, l’huile sur toile en une, 32 x 40 cm, sobrement intitulée “Paysage aux arbres”. Les amateurs ne s’y trompèrent pas et le tableau fit près de 13 fois son estimation basse à 3840 €. Le 14 novembre 2021, pareil chez Osenat à Fontainebleau. L’huile sur toile, ci-dessous, 29 x 42 cm, fit plus de 9 fois l’estimation basse en étant adjugée 4625 €.

Dernier exemple, le 14 décembre 2018, chez Gros & Delettrez à Drouot. L’huile sur toile intitulée “Fin de journée à la campagne”, 23 x 37 cm, ci-dessous, trouva preneur à 5120 €, soit presque 9 fois l’estimation basse. Peut-être qu’un jour les experts connaîtront la vraie cote d’Auguste Pointelin…

Frédéric Le Quer

Si dans la série des grands franc-comtois du XIXe siècle tout le monde connait Louis Pasteur et Gustave Courbet, leur contemporain, Auguste Pointelin, est demeuré méconnu. Est-ce à cause de son dédain pour les impressionnistes et les fauves, lui qui n’aime que les lumières blafardes de son Jura natal qu’il peint de mémoire, de là où il travaille comme professeur…

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