Marion Lesage (XXe-XXIe siècle)
Le 19 octobre 2023, c’est dans une vente courante listée comme l’hôtel Drouot organise dorénavant de plus en plus pour permettre, à ceux qui veulent garder l’anonymat sur internet ou simplement aux “no life” rebutés par l’idée de sortir de chez soi, d’enchérir sans se déplacer devant son écran d’ordinateur qu’un grand dessin encadré de l’artiste Marion Lesage était présenté par la maison Jean-Marc Delvaux.
Ce genre de vacation offre parfois des surprises, des emballements inattendus pour un objet, un livre rare, ou un tableau au milieu d’articles correspondant plus ou moins à de la petite brocante… Non, j’exagère, la brocante de nos jours dans Paris, c’est le plus souvent des fringues usées vendues 1 € le bout au point de se sentir dans le tiers monde! Drouot reste Drouot, quand même.
Donc, cette artiste contemporaine qui hésite entre décoratrice d’assiettes pour Monoprix et gourou dans le yoga, a trouvé un filon porteur actuellement correspondant au portrait ethnique. Le bobo qui n’a pas chez lui son portrait d’africain ou d’africaine, à la rigueur d’hindou, est totalement décrédibilisé. Il faut faire preuve d’ouverture d’esprit et Marion Lesage s’y emploie expliquant à qui veut lui tendre un micro qu’elle est une grande voyageuse devant l’Eternel! Et ça marche.
Le tableau en une fusain et gouache, 101 x 69,5 cm, que l’expert mal au fait du nouveau snobisme avait estimé en fonction de son intérêt artistique, devait faire entre 150 et 200 €. Que nenni! Il fut au contraire très disputé. Vers 2000 € le crieur dans la salle payé au pourcentage encourageait l’assistance en se fendant d’un “il est vraiment beau ce portrait!” particulièrement stimulant. Il fit bien. Le résultat avec les frais approcha les 4000 €. Comme quoi le marché de l’art contemporain n’est pas complètement mort!
Frédéric Le Quer
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