Mathieu Le Nain (1607-1677)
Une oeuvre de l’un des frères Le Nain en vente publique, et là à Drouot, est un événement. Curieusement cette Vierge à l’enfant, en une, de Mathieu Le Nain était proposée mardi 18 mars sans tapage aucun, assez discrètement, je ne dirai pas en catimini mais presque. D’ailleurs l’estimation n’excédait pas 12 000 €. Sans doute que le ratage du Nicolas Poussin à cause d’une estimation trop élevée, il y a 3 mois, a laissé des traces…
Avec Le Nain, c’est aussi de l’histoire de l’art qui est vendu. De la grande histoire de l’Art. Relativiser comme nous y entraîne l’air du temps n’est pas raisonnable ou alors un grand maître vaut un petit, une croûte, un chef-d’oeuvre.
Ils étaient 3 frères nés à Laon et travaillant à Paris. Aucun d’eux ne semble s’être rendu à Rome, peut-être Louis… Ils sont de la génération d’après Caravage. Jacques Thuillier dans son histoire de l’art interroge : « Sans le précédent du Caravage ou l’intermédiaire d’un disciple pourrait-on comprendre cette gravité, cette simplicité? », comprendre la gravité et la simplicité des tableaux des frères Le Nain. Ils travaillent tous les trois dans le même atelier et quand ils signent, ne signent que de leur nom de famille. L’attribution des œuvres s’avère difficile entre Antoine, Louis et Mathieu Le Nain. On sait que Mathieu se consacra à des sujets historiques et religieux et qu’il reprendra l’inspiration champêtre de Louis après sa mort.
Dans la salle 1 de l’hôtel Drouot pleine de monde pour l’occasion, on assista à une bataille entre plusieurs téléphones qui ignorèrent royalement l’estimation. C’est celui qui mis 80 600 € qui gagna cette petite composition 73 x 60 cm sans cadre.
Frédéric Le Quer
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