Mouvement social
23 mars 1978. Mouvement social sur le parcours Bastille Opéra. Les sidérurgistes défilent. Des heurts importants ont lieu. Une course poursuite entre la police et les manifestants conduira tout ce petit monde jusqu’à la gare de l’est au milieu de la nuit. 103 blessés du coté des CRS. C’était un baroud d’honneur catégoriel. La sidérurgie française disparut inéluctablement. L’un de mes meilleurs amis, officier de police, faisait ce jour là ses premiers pas. Il prit sa retraire à 57 ans.
45 ans plus tard le même jour de l’année, au même endroit. Les travailleurs français défilent. Des heurts importants ont lieu. Des incendiaires jouent au chat et à la souris avec les forces de l’ordre jusqu’au milieu de la nuit allumant des feux au cœur de Paris. 149 blessés du coté de la .police. Rien n’est catégoriel cette fois. L’ensemble des travailleurs se révoltent contre la retraire à 64 ans. Leurs deux meilleures années de bien-être en retraite, le régime de Macron veut les leur prendre.
Le mouvement social est incontestablement en train d’évoluer. Les ministres ont quasiment disparu. Les députés sont muets. L’action se “gilets-jaunise” au point que la contestation pourrait continuer sans les syndicats, sans corps intermédiaire juste entre Macron et le peuple. Les pompiers ont montré hier qu’ils lâchaient Macron et son régime. Il ne reste qu’à la police à faire de même pour que l’état s’effondre. Les manifestants hier le lui ont demandé. Elle refuse. Elle se donne encore une fois le rôle du sauveur du macronisme.
Jusqu’à quand la police pourra-t-elle soutenir un pouvoir ultra minoritaire qui a, à ce point peur, que le président enlève de son poignet, en cachette, en pleine interview, l’avant veille de la journée d’action, une montre à 2500 € pour ne pas montrer un signe extérieur de richesse. Ridicule et en plus tout le monde l’a vu faire!
En 1978, Raymond Barre et Valéry Giscard d’Estaing tenait le pays et ils ont d’ailleurs remporté les législatives contre la gauche. En 2023, Emmanuel Macron est tenu à son poste par la police, sinon lui-même ne tient plus rien.
Le conseil constitutionnel pourrait en annulant toute la loi ramener la paix sociale. Il ne le fera pas. Les 278 députés qui ont voté la censure pourraient engager une procédure de destitution à l’encontre du président de la république. Ils ne le feront pas. La procédure du référendum à initiative partagée mettra pendant 9 mois le pays en plein chaos. Il n’y a pas d’issue légale sans dissolution de l’assemblée nationale ou sans démission d’Emmanuel Macron.
Les mots de Sieyes en 1789 recouvre toute leur actualité: “Qu’est-ce que le Tiers-État ? Tout. Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Rien. Que demande-t-il ? À y devenir quelque chose.” Emmanuel Macron doit comprendre qu’il ne gouvernera pas sans le peuple français.
Frédéric Le Quer
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