
On marche sur la tête
Depuis fin octobre, les panneaux à l’envers témoignent symboliquement de la politique agricole. Ils disent on marche sur le tête et font florès à travers la France. Cette idée géniale venue du monde paysan a laissé de marbre le pouvoir macroniste qui ne comprend que la haine et la violence. Trois mois plus tard, la résistance passive des campagnes n’est plus de mise.
Elles ont intériorisé leur colère longtemps. Leur ressentiment s’est exprimé de manière indirecte en espérant être comprises à demi mot, en comptant sur le fait que l’état cesserait de mentir ou procrastiner délibérément.
Mais Emmanuel Macron ignore la négociation et ne connait que les rapports de force les plus agressifs. Les tracteurs et les blindés sont maintenant face à face. Les paysans ont mis en place une chaîne de solidarité qui permet à leur exploitation grâce à des cousins ou des voisins venus en renfort de continuer de tourner. Certains d’entre eux surendettés et incapables de se sortir un revenu correct bien que travaillant beaucoup n’ont strictement plus rien à perdre.
Le syndicat SGP Police appelle « le gouvernement à trouver l’extincteur social ». Nos policiers s’apprêteraient-ils enfin à être avec le peuple français? Ils ont beaucoup manqué aux gilets jaunes. Ce début de revirement est formidable. Déjà on se rappelle la colère paysanne de juin 1907 au cours de laquelle environ 500 soldats de la 6e compagnie du 17e régiment d’infanterie se mutinèrent, refusèrent de tirer sur leurs compatriotes malgré l’ordre de Clemenceau, quittèrent la caserne avec armes et munitions et prirent la direction de Béziers à pied où ils furent accueillis chaleureusement par les Biterrois. Les soldats et la population qui n’hésita pas à leur offrir de la nourriture et du vin, fraternisèrent contre l’ennemi, i. e. le pouvoir en place.
La société française est si crispée que, si personne n’a besoin des pourris de la CGT ou des militants écolos gauchistes qui jettent de la soupe sur La Joconde, tout le monde est solidaire et même prêt à s’associer au mouvement des agriculteurs en colère. Les pêcheurs subissent des interdictions qu’ils jugent absurdes.Les camionneurs commencent à s’agiter. Les principaux syndicats d’enseignants – bon, c’est encore autre chose, on les connait! – appellent à la grève jeudi. Une note du renseignement territorial fait état d’un risque de contagion.
C’est la France qu’Emmanuel Macron assassine depuis qu’il est à l’Elysée. L’emblème principal est le nouveau premier ministre qui tente de faire accroire qu’il dispose d’un pouvoir décisionnel que le président s’est acharné depuis 2017 à remettre à Bruxelles et donc qu’il n’a plus. Gabriel Attal ne fera rien pour les agriculteurs parce qu’il ne peut rien faire sans sortir du cadre européiste, mondialiste, libre-échangiste et immigrationniste qui lui est imposé. Si, il pourrait s’en plaindre et ce serait déjà une petite révolution qui lui garantirait un avenir politique après son limogeage forcément. Il ne s’en plaindra pas. Il fera semblant. Il jouera l’enfumage. On marche sur la tête.
Frédéric Le Quer
Depuis fin octobre, les panneaux à l’envers témoignent symboliquement de la politique agricole. Ils disent on marche sur le tête et font florès à travers la France. Cette idée géniale venue du monde paysan a laissé de marbre le pouvoir macroniste qui ne comprend que la haine et la violence. Trois mois plus tard, la résistance passive des campagnes n’est…