Réflexions sur la mobilisation contre la réforme

Elisabeth Borne se félicite que la journée de mobilisation contre les retraites se soit bien passée! Elle a raison de se dépêcher de se féliciter. Son avenir se joue sur une réforme contre laquelle les français semblent galvanisés. Elle a réveillé l’eau qui dort. Son retour vers l’anonymat n’est pas loin.

Même à Barcelone ça dérape. Lors du discours de Macron devant les Français de Barcelone, un jeune homme portait un tshirt “non à la réforme des retraites”. Il est reconduit manu militari à la sortie de la salle par la sécurité. Traité d’amitié quand tu nous tiens!

J’entendais l’autre jour un syndicaliste de Sud-Rail avouer qu’il n’avait jamais voté Emmanuel Macron alors qu’un journaliste lui reprochait une espèce d’inconstance politique. Qui osera bientôt dire qu’il a un jour voté Emmanuel Macron? Le macronisme sera considéré dans l’histoire comme une maladie honteuse, la troisième plaie de France après le sarkozysme et le hollandisme.

Emmanuel Macron s’étonne qu’on puisse contester la réforme des retraites alors que d’après lui elle aurait été validée par sa réélection en avril dernier. A-t-il oublié que les abstentions et les bulletins blancs ou nuls ont représenté plus de 36% des inscrits et que parmi ceux qui se sont déplacée Marine Le Pen a fait quand même 41,5 %? Et puis si on ajoute comme Emmanuel Macron le dit lui-même que “nombre de compatriotes ont voté ce jour pour (lui) non pour soutenir les idées que (il) porte, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite” son assise électorale est très faible. Enfin que dire des législatives désertées comme jamais aboutissant à aucune majorité absolue à la chambre?

Le conseil d’orientation des retraites enfonçait le clou hier sur LCP pendant la mobilisation syndicale: “Les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme”. Mais l’Union Européenne et Emmanuel Macron veulent faire mordre la poussière aux travailleurs français, salariés ou petits patrons.

A Rennes, les manifestants ont incendié une Tesla garée sur le passage du cortège. Il ne faudrait pas pousser beaucoup pour que les manifestations s’en prennent rapidement à la politique gouvernementale en matière d’écologie.

De Dupont-Aignan à Olivier Faure, ils veulent un référendum sur les retraites. Après son élection, Public-Sénat rappelle qu’Emmanuel Macron « n’a pas exclu » le recours au référendum pour « quelque réforme que ce soit », y compris celle des retraites. Plus le conflit social durcira, plus le président sera certain de perdre le référendum, moins il y en aura un. C’est déjà trop tard. Tout se jouera dans la rue.

Bilan: La mobilisation a été suivie par plus d’un million et demi de manifestants dans 200 villes de France. C’est beau et à terme cela pourrait faire tomber le régime. Je continue à croire derrière Eric Zemmour que la mère de tous les problèmes en France est l’immigration. La solidarité intergénérationnelle est celle d’un peuple tout entier uni. Quand il n’y a plus de peuple mais juste des communautés face à face, la retraite par répartition est une gageure et seule en fait la retraite par capitalisation prend sens.

Frédéric Le Quer

Elisabeth Borne se félicite que la journée de mobilisation contre les retraites se soit bien passée! Elle a raison de se dépêcher de se féliciter. Son avenir se joue sur une réforme contre laquelle les français semblent galvanisés. Elle a réveillé l’eau qui dort. Son retour vers l’anonymat n’est pas loin. Même à Barcelone ça dérape. Lors du discours de…

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