
Mohamed Aksouh (né en 1934)
« Si tu veux faire de la peinture, il faut aller là où il y a de la peinture et je me suis retrouvé à Paris », dit le peintre algérien Mohamed Aksouh. Si l’école de Hanoï fondée par les français en Indochine a su prendre son propre envol en s’appropriant les leçons venus des enseignants de la métropole pour les mâtiner de la culture du sud-est asiatique – prix aujourd’hui astronomiques -, il n’est pas resté grand chose, après l’indépendance, de L’École supérieure des beaux-arts d’Alger. La déception des artistes fut grande et est bien résumée par Khadda autre peintre algérien: « Nous imaginions nos œuvres défaisant des nœuds, enrichissant, désaltérant un public qui en retour, dans un échange parfait, allait transformer ses artistes ; reflets réfléchis dans l’infini d’un peuple. La réalité fut plus cruelle, les galeries sont vides et les musées déserts. Il aurait fallu, pour obtenir une initiation plus conséquente, une organisation plus sérieuse et des moyens énormes, en un mot, une politique de la culture . »
Décidément tous ces politiciens venus du FLN font depuis des décennies beaucoup de mal à leur pays. Voilà pourquoi des gens comme Mohamed Aksouh sont venus s’installés en France pour réaliser leur rêve. Il appartient à la génération des fondateurs de la peinture algérienne moderne. Après des débuts difficiles, l’artiste a fini par vivre de sa peinture. Si certains de ses collègues sont restés proches de l’orientalisme du XIXe siècle, là où d’autres s’attachaient à l’expressionnisme, où d’autres encore cherchaient à redécouvrir l’art de l’enluminure arabe, lui développa une peinture résolument non figurative avec comme dominante le blanc, l’outre blanc pourrait-on dire pour paraphraser Soulage.
A l’hôtel Drouot vendredi 7 février, le tableau de Mohamed Aksouh en une était présenté par la maison Magnin Wedry dans une vente cataloguée mais un peu hétéroclite. L’estimation ne dépassait pas 500 € pour la grande composition, huile sur toile signée, 131 x 140 cm. Le prénom de l’artiste n’était curieusement pas mentionné au catalogue même si à mon avis son attribution n’est pas douteuse. Mystère… En tout cas les acheteurs se battirent jusqu’à près de 1700 €.

Pour donner un autre exemple de prix réalisé par l’artiste, cette fois chez Me Ader, toujours à Drouot, la composition ci-dessus, 39 x 45 cm, huile sur carton titrée « Intérieur » fit 625 € le 6 décembre 2017.
Frédéric Le Quer
« Si tu veux faire de la peinture, il faut aller là où il y a de la peinture et je me suis retrouvé à Paris », dit le peintre algérien Mohamed Aksouh. Si l’école de Hanoï fondée par les français en Indochine a su prendre son propre envol en s’appropriant les leçons venus des enseignants de la métropole pour les mâtiner…