Droit à la paresse
David Lisnard revendiquait ce matin sur Cnews le droit à la paresse à condition que le paresseux l’assume, sous entendu pas la communauté. Gagner beaucoup d’argent pendant un temps, le plus court possible, ou hériter pour pouvoir ensuite être paresseux sont les seules solutions.
Du droit à la paresse, on ne peut vraiment en jouir qu’en pleine force de l’âge. Au moment où travailler est dans la normalité. “Ah! Qu’il est doux de ne rien faire quand tout s’agite autour de nous” se chantait-il déjà dans un opéra comique du XIXe siècle. Le droit à la paresse est une ambition de jeune. Le droit à la paresse ne peut concerner que les forts, les gagnants du libéralisme ou ceux dont l’ancêtre a été l’un des gagnants.
Ce qui est nouveau, c’est que les pauvres revendiquent de plus en plus le droit à la paresse. Paul Lafargue, le gendre de Karl Marx, au XIXe siècle aussi, justifiait cette espérance en décrivant le travail dans son livre éponyme comme « la cause de toute dégénérescence intellectuelle, de toute déformation organique ». Alors, à bas toute discrimination! Ce n’est pas parce qu’on est faible et d’une intelligence moyenne qu’on ne peut pas bénéficier du droit à la paresse.
Mais le salarié, le petit entrepreneur, le besogneux n’exigent la paresse que pour leur fin de vie. Ils pourraient exiger à 30 ou 35 ans de ne plus s’imposer les deux tâches imparties par la société, travailler et consommer. Si les perspectives d’un sexagénaire varient entre un voyage au soleil avec FRAM et la garde des petits enfants quand il y en a, celles à 30 ans n’ont pas de limite et le droit à la paresse prend tout son charme.
Quand on est vieux, il ne s’agit plus que d’un repos bien mérité. Ce n’est pas de la paresse, c’est de l’épuisement et c’est ce temps de repos aujourd’hui que le macronisme tente de rogner envers et contre les citoyens.
Frédéric Le Quer
David Lisnard revendiquait ce matin sur Cnews le droit à la paresse à condition que le paresseux l’assume, sous entendu pas la communauté. Gagner beaucoup d’argent pendant un temps, le plus court possible, ou hériter pour pouvoir ensuite être paresseux sont les seules solutions. Du droit à la paresse, on ne peut vraiment en jouir qu’en pleine force de l’âge.…