Ferdinand Joseph Gueldry (1858-1945)
L’Hôtel Drouot a rouvert ses portes cette semaine. Déjà quelques résultats ont créé la surprise devant une affluence qui ne se dément pas alors qu’aucun tableau de grand maître n’était présenté. Près de quatre semaines de fermeture ont attisé les convoitises. Intéressons-nous au peintre Ferdinand Joseph Gueldry dont une oeuvre passait hier en vente chez Drouot Estimation.
Le nautisme n’a pas de secret pour Ferdinand Joseph Gueldry. L’aviron mais aussi les régates et les thèmes maritimes en général ont sa prédilection. Sa jeunesse dorée lui permet de s’adonner à son très chic -surtout à l’époque- sport favori et il devient un canotier de haute volée. Un talent inné aidé par un apprentissage chez le maître Gérôme lui fait représenter sur ses toiles des paysages de bords de rivières, de marais et de lacs, des scènes de navigation de plaisance. En 1902, Joris-Karl Huysmans écrit : « M. Gueldry est un des rares peintres qui aient tenté de s’affranchir de ses souvenirs d’école et d’aller droit à la nature. »
Il existe un autre aspect de l’oeuvre de l’artiste concernant la révolution industrielle avec des scènes de la vie ouvrière comme par exemple celle où il montre des femmes anémiée buvant le sang d’un bœuf venant d’être égorgé. De son vivant et avant 1908, l’État français s’est d’ailleurs porté acquéreur de onze toiles de Ferdinand Joseph Gueldry, dont deux seulement ont pour sujet l’aviron.
Une vie dans la jet set faite d’honneur et de décorations n’empêcha pas notre peintre de finir sa vie en Suisse (probablement à cause de la guerre) oublié des amateurs d’art.
Hier à Drouot, l’huile sur toile présentée montrait des voiliers au mouillage. En bon état, 33 x 41 cm, elle n’avait néanmoins pas de cadre et était estimée modestement entre 1000 et 1500 €. Trois acheteurs masculins se battirent dans la salle en allant jusqu’à 13 125 €.
La maison anglaise Bonhams qui vient de racheter la française Cornette de St Cyr, s’est faite une spécialité du peintre qui au cours de sa vie a participé à des compétitions d’aviron sur la Tamise, puis les a dépeintes. Citons deux résultats avec d’abord le tableau ci-dessous (50,5 x 65,5 cm) qui trouva preneur en 2017 à plus de 130 000 € et celui plus bas (51,5 x 65 cm) qui fut vendu le 28 septembre 2016 plus de 12 000 €. Comme vous voyez la cote de l’artiste n’est pas facile à cerner…
Frédéric Le Quer
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