Le discours de Gérald Darmanin et… de Borne
Les français devant leur télé ont eu droit hier à du lourd. Du très lourd. Le discours de Gérald Darmanin et, comme s’il ne suffisait pas à leur bonheur, celui d’Elisabeth Borne.
Retenons surtout la forme! Les deux orateurs, enfin orateur est un bien grand mot, ça ânonnait dur, les deux qui lisaient péniblement leurs feuilles, peut-on plutôt dire, ont dû faire retourner dans leurs tombes les tribuns que la France a connu par le passé. Quel pensum, ce fut! Ils étaient nuls tous les deux c’est pour ça que je les mets dans le même sac. Leur esprit était occupé à faire bouger leurs lèvres. Il n’est pas du tout certain qu’ils comprenaient ce qu’ils disaient. L’un dans l’autre, il fallait mieux tant tout cela était affligeant.
Aucun des deux ne maîtrisent l’art oratoire. Devant un pupitre, un peu paniqués, leurs textes sont comme une bouée de sauvetage à laquelle ils s’accrochent, incapables de s’en libérer pour parler librement. On est au degré zéro de l’éloquence. Je savais qu’ils ne me convaincraient pas, mais parfois un discours peut être séduisant grâce aux envolées, grâce aux intonations, grâce à l’humour ou inversement la gravité qui y sont mis. Des références intelligentes peuvent nous faire tendre l’oreille. Là c’était l’infiniment médiocre qui retenait l’attention. A chaque moment l’auditeur se demandait s’il allait se passer enfin quelque chose, un éclair d’intelligence, de lucidité, mais non jamais; il ne s’est rien passé à aucun moment. La fréquence est restée plate. Derrière mon poste j’étais consterné.
Parler du fond est un peu inutile. On sait que pour la macronie tout va très bien Mme la Marquise. Le pays prend feu de partout et elle est contente du résultat. La dernière mauvaise nouvelle en date que nos deux ministres ont ignoré, était le PIB par habitant qui nous place au 25e rang mondial, 25e vous m’avez bien lu, dans le classement de 2023. Et il s’agit d’une moyenne! Si on considère le paramètre qui montre que la France est le pays qui a le plus de millionnaires, imaginez un peu notre résultat sur la base d’un calcul médian! Mais pour Darmanin et Borne tout est génial. Leur autosatisfaction était pitoyable.
Bref avec le discours de Gérald Darmanin et celui d’Elisabeth Borne la France s’exclame à la manière de Comencini “Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas!”.
Frédéric Le Quer
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