A portée d’engueulade
A portée de baffes, à portée d’engueulade sont les nouvelles clés communicationnelles de l’Elysée. Témoigner d’un courage factice serait la meilleure manière de retrouver la confiance des citoyens. Je déconseille néanmoins de considérer leur “à porter de baffes” au sens propre. Le dernier qui s’y est essayé, a pris, pour une légère tape sur la joue, plusieurs mois de prison ferme! La baffe doit demeurer symbolique!
Quant aux insultes, certains ne se sont hier pas gênés. A écouter nos médias, ce défoulement serait formidable. Les gilets jaunes chantaient déjà “Emmanuel Macron, ah! Quelle tête de con!”. Maintenant ce dernier se fait allègrement traiter de pourri avec tout son gouvernement et d’escamoteur de la démocratie avec en fond sonore quelques résonances de bruits de casseroles. ça a l’air d’amuser notre président qui s’esbaudit à propos du rebond de l’industrie des arts de la table. Les journalistes continuant à le croire indéboulonnable jouent le jeu et admirent son énergie et son audace pour nous faire accroire que nous aussi recouvrerons bientôt tout notre émerveillement. La séquence devrait durer jusqu’à ce que les contestataires s’essoufflent. Emmanuel Macron veut sillonner la France protéger par une multitude de policiers pour aucune autre raison que de laisser les gens lui hurler dessus.
On est en plein cirque! A-t-on jamais vu ça? La fonction de président de la république qui depuis 15 ans en prend déjà un sacré coup, est au même niveau que n’importe quel employé en contact avec une clientèle mécontente. Emmanuel Macron n’est même plus au cœur de la mêlée politique, il s’offre à la vindicte populaire en victime expiatoire pour la gloire du néolibéralisme et du rendement du capital.
A chacune des excursions en province d’Emmanuel Macron, des grandes affiches comme celles du cirque Pinder devraient nous annoncer sa venue un peu avant. Au cours de cette belle journée une fête foraine serait installée avec bien sûr un Chamboule-tout où la tête de Macron apparaîtrait en vrai et puis allez, j’ai des idées ce matin, un petit comice agricole qui se terminerait par un bal populaire.
“On est là pour boire un coup. On est là pour faire les fous. Et pour se reboire un coup. Et pas payer nos verres” Allez Manu! Tu reviens quand? On s’est bien marré! Et le président fier du devoir accompli de remonter dans sa voiture officielle badigeonné de goudrons et de plumes comme les pieds tendres dans Lucky Luke!
A portée d’engueulade! C’est certain, c’est une campagne promotionnelle inventée par un cerveau cocainé de chez Mc Kinsey. Ils sont forts ces américains!
Frédéric Le Quer
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