L’Italie dit adieu à Mario Draghi

On appelait cela le fait du prince du temps des rois au pouvoir absolu. La présence de Mario Draghi, pendant 17 mois président du conseil italien, fut le fait d’une oligarchie dirigée par le président italien Sergio Matarella.

 Jamais Draghi n’eut à se confronter au suffrage universel. Sa légitimité venait de son action à la BCE où il avait empêché l’explosion de la zone euro. Les italiens ont admiré un temps son intelligence remarquable au point de forcer les partis politiques à une coalition autour de sa personne. Mais sa gestion des affaires s’est heurtée principalement au non-dit des flux migratoires dont les transalpins ne veulent plus.

Les sondages en devenant mauvais offrirent une fenêtre de tir pour ses alliés d’un temps, l’opportunité de le lâcher et de prendre le pouvoir. La coalition majoritaire factice composée entre autres, du Parti Démocrate (centre gauche), du Mouvement 5 Etoiles (Beppe Grillo, Giuseppe Conte), de La Ligue (Salvini) et de Forza Italia (Berlusconi) refusa donc hier définitivement la confiance à Mario Draghi.

Le parlement est maintenant dissout et l’Italie se dirige le 25 septembre prochain vers des élections qui devraient aboutir à une autre coalition comprenant en partant du centre droit vers la droite radicale, Forza Italia, La Ligue et Frères d’Italie. Ce dernier parti qui ne participait pas à la coalition autour de Draghi, vient du fascisme mais est dans une opération de dédiabolisation menée par une femme, Giogia Meloni, qui se rêve présidente du conseil.

Le raccourci n’est pas trop rapide de dire que Poutine vient de faire tomber le deuxième dirigeant d’un grand pays occidental après Boris Johnson, par ricochet, à cause des sanctions européennes prises de manière inconséquente contre la Russie et qui précipitent l’Europe dans la crise économique et politique. Le Mouvement 5 Etoiles s’est d’ailleurs toujours opposé aux livraisons d’armes à l’Ukraine.

Si la crise au Royaume Uni n’inquiète pas outre mesure, celle de l’Italie est un choc pour l’Union Européenne puisque Mario Draghi en était la grande figure tutélaire (il a d’ailleurs récolté pour son pays 200 milliards d’€ de l’UE!) après la déception causée par Emmanuel Macron et un chancelier allemand qui n’arrive pas à faire oublier Merkel. Evidemment ce choc nous ramène naturellement en France. Les jours d’Emmanuel Macron sont comptés.

Frédéric Le Quer

On appelait cela le fait du prince du temps des rois au pouvoir absolu. La présence de Mario Draghi, pendant 17 mois président du conseil italien, fut le fait d’une oligarchie

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