Messe de Pâques

L’église était pleine hier à la messe de Pâques de 11 heures du matin. Cinq militaires, mitraillettes en bandoulière, accueillaient le fidèle sur le parvis. ça m’a rappelé la fois où, invité à une bar mitzvah, je constatais que l’entrée de la synagogue était pareillement protégée. Personne ne surveille les mosquées parce qu’elles ne risquent rien.

Quatre baptêmes enrichissaient la cérémonie religieuse. Une adulte, deux ados et le bébé d’un couple homosexuel, m’a-t-il semblé. Toutes ces personnes semblaient heureuses. C’était beau à voir. Les minutes passaient vite. La ferveur religieuse se répandait sans heurt, sure d’elle-même, de son inéluctabilité.

A quelques mètres de moi, une petite fille, d’environ six années, mimait les prières avec une certaine exaltation. Sa maman et elle s’étaient pomponnées pour l’occasion et chantaient en même temps que les “ambianceuses” qui avaient de bien jolies voix de soprano.

Un passage de la messe de Pâques était lu en latin par un prêtre. La paroisse devait être assez traditionaliste. Tout seul, j’avais trouvé une place devant et il me sembla que les fidèles, habitués des lieux, se connaissaient. ça m’a rappelé une messe, un dimanche à l’île de Sein où le latin alternait avec le breton ce qui n’empêchait pas d’entendre tout le monde chanté.

Je ne comptais pas rester très longtemps à vrai dire, juste faire acte d’une présence culturelle plus que cultuelle et puis j’ai été jusqu’au bout, entraîné malgré moi par un peuple chrétien, fervent, sage et souriant pour fêter la résurrection du Christ.

Et oui, c’est bien parce qu’il est ressuscité que l’on croit en Lui. Tout repose la-dessus. Les orthodoxes au cours de la célébration de Pâques s’échangent ces phrases en russes : – Le christ est ressuscité. – En vérité il est ressuscité

C’est la clé de voûte du christianisme que ce moment miraculeux.

A propos de voûte, le plafond de l’église était en berceau avec une fresque intéressante grâce à deux raccourcis bien peints épousant l’arrondi. C’était néanmoins un peu étonnant car l’église, de l’extérieur, affichait fièrement son clocher de style gothique. L’éclectisme du XIXe siècle avait encore frappé et, ma foi, ce n’était pas laid, plutôt original.

Après une heure vingt de messe de Pâques, je rentrais à la maison. Je me fis la réflexion que quand j’étais jeune, j’allais plutôt à la messe de minuit à Noel. Pâques me mobilise plus maintenant. Si ça continue je finirai en grenouille de bénitier!

Frédéric Le Quer

L’église était pleine hier à la messe de Pâques de 11 heures du matin. Cinq militaires, mitraillettes en bandoulière, accueillaient le fidèle sur le parvis. ça m’a rappelé la fois où, invité à une bar mitzvah, je constatais que l’entrée de la synagogue était pareillement protégée. Personne ne surveille les mosquées parce qu’elles ne risquent rien. Quatre baptêmes enrichissaient la…

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