Bakhmout et ses mines de sel
Les mines de sel de Soledar juste à coté de Bakhmout constituent désormais le point central de la guerre entre russes et ukrainiens. La ville a été construite en 1881 sur un immense gisement souterrain de sel gemme. Les couches font une quarantaine de mètres d’épaisseur. C’est l’or blanc au pays du charbon.
Depuis le commencement de la guerre au Donbass, cet endroit était épargné par les russes et pro russes même si depuis 2015 les russes n’en importent plus le sel laissant la région économiquement exsangue avec de plus petits marchés de substitution en Allemagne ou au Vietnam
Maintenant l’infrastructure avec les immenses galeries souterraines, plus de deux cents kilomètres, permettent à l’Ukraine de résister. Son matériel militaire enfoui est difficilement prenable de la surface. De petites villes souterraines avec des chars, des véhicules de combat d’infanterie, un stock d’arme, tout cela de 80 à 100 m en profondeur ont remplacé largement les milliers de mineurs et le matériel d’extraction de l’épice. Il se dit aussi que les ukrainiens y développeraient en secret un programme d’armes bactériologiques.
Les troupes russes infligent actuellement de lourds dégâts aux mines de sel, une partie des combats se concentrant sur l’entrée des tunnels. Il serait évidemment économiquement rentable de se les approprier et cela rendrait l’Ukraine encore plus pauvre, de plus en plus incapable de constituer un état crédible.
Ce front à l’est de l’Ukraine devient donc majeur. L’OTAN pourrait y jouer sa crédibilité vis à vis du reste du monde. Les américains et ses alliés fournissent de plus en plus de matériel militaire pour permettre à Bakhmout de tenir. Mais les ukrainiens, quelque soit leur équipement, ne semblent pas en mesure de finir le travail à l’inverse de ce que proclame Zelensky bien obligé en même temps de constater les violents assauts russes.
Des voix américaines s’élèvent pour tout laisser tomber voyant une victoire de moins en moins probable. Poutine proclame ne pas pouvoir perdre considérant que le temps joue pour lui. Il reste à savoir si les lignes rouges que ce sont données les dirigeants américains actuels sauteront et que leur posture militaire deviendra offensive avec l’envoi de militaires. Vues les aventures passées désastreuses en Irak et en Afghanistan, l’autorisation du congrès n’est pas pour demain!
Frédéric Le Quer
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