Eric Ciotti et les retraites
Il fallait s’y attendre. Eric Ciotti a décidé de faire de son parti Les Républicains, la roue de secours du pouvoir en choisissant de voter la réforme des retraites du gouvernement. Il parle de cohérence. Beaucoup y voit une traîtrise et un renoncement au combat politique.
L’absence de colonne vertébrale idéologique d’Eric Ciotti entraîne les républicains vers leur disparition. Soutenir au coup par coup un gouvernement à la majorité relative, c’est le soutenir tout court. L’opposition de François Mitterrand contre Valérie Giscard d’Estaing fin des années 70 était jusqu’au-boutiste, jusqu’à la mauvaise foi. Rien ne pouvait trouver grâce puisque le but était de le remplacer. Même si ce pouvait être agaçant, ça finit par payer en 1981.
Eric Ciotti tergiverse, hésite, accepte, se rend. Et ça, ça ne finira pas par payer. Cette méthode aboutira à la disparition de son parti qui ne peut être un opposant à temps partiel. Les cadres du parti vont se diriger chez Macron, les militants iront chez Marine Le Pen, voire Eric Zemmour si Reconquête se réveille aux européennes. Épilogue d’une fin annoncée depuis 2017.
Et pourtant malgré ce qu’Eric Ciotti dit, la réforme sur les retraites ne peut être juste. Tout le monde sait que les diplômés partent déjà en retraite après 64 ans. Il s’agit donc de faire des économies, de récupérer des sous, de soi-disant sauver le système, sur le dos de ceux qui ont commencé à travaillé à 16 ou 18 ans, ouvriers, paysans et tutti quanti, genre gilets jaunes à qui Macron ne finira jamais de faire payer leur révolte de 2018. Eux pouvaient espérer partir à 62 ans avec une espérance de vie relativement réduite. C’est eux qui feront les deux années supplémentaires et non pas les csp+ pour qui ça ne changera rien.
Il n’y a plus que le peuple qui peut faire reculer le gouvernement Borne s’il comprend les enjeux. Clin d’œil de l’histoire: Eric Ciotti, à l’envergure somme toute assez modeste, pourrait devenir le responsable indirecte de la guerre civile. D’ores et déjà il est en train de ruiner les chances de Laurent Wauquiez pour 2027 et c’est dommage.
Frédéric Le Quer
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