L’histroire du brocanteur

Un brocanteur du Pas-de-Calais était l’objet d’un contrôle fiscal depuis le mois de mai. Six mois pour cent mille euros de redressement! Et ce n’était pas fini…  N’en pouvant plus, il précipita l’échéance en tuant chez lui un inspecteur des impôts venu sur place, en ligotant sa collègue, puis en se suicidant.

Le brocanteur avait un casier judiciaire vierge. L’état tente d’en faire une brute épaisse parce que dans sa vie, une bousculade, il y a longtemps, l’avait une fois mis en rapport avec la police. En fait il travaillait durement dans un métier fait souvent de plaies et de bosses.

La question n’est pas de savoir si le fisc s’est acharné sur lui. S’il avait eu les relations pour prendre un avocat fiscaliste, la somme réclamée par les impôts aurait au final été divisée de trois à dix! C’est, à chaque fois, pareil. Non, ce qui est intéressant dans cette histoire, c’est pourquoi le brocanteur n’a pu supporter ce contrôle.

Le sentiment d’injustice a dû être le plus fort. Injustice par rapport aux efforts qu’il produit tous les jours. Injustice par rapport au confinement covid qui l’a empêché de travailler longtemps. Injustice par rapport à un  état qui ne fait plus appliquer les mêmes lois sur tout le territoire français.

Et cette dernière injustice est insupportable. Ce n’est pas la fatalité. C’est la politique. Avoir en France des bandes se permettant tous les trafics avec la bénédiction du pouvoir. Voir ces gens ne jamais être inquiétés alors que d’autres à peine sortis des clous sont durement sanctionnés. Savoir qu’aucun huissier de justice, ni aucun fonctionnaire des finances ne viendra jamais les embêter à propos de leur déclaration d’impôt parce qu’ils savent pertinemment qu’ils faudrait venir en territoire ennemi.

Et se savoir soi potentiellement la seule victime du “dura lex sed lex”…

Intolérable. La justice n’a de sens que si elle est la même pour tous et partout en France. Sinon les lois sont illégitimes. Je ne sais pas s’il existe des sentiments aussi violent qu’à la suite d’une injuste. Et quand c’est l’état qui est ressenti comme injuste, l’insurrection est la seule solution… Sauf à se donner la mort comme le brocanteur.

Frédéric Le Quer

Un brocanteur du Pas-de-Calais était l’objet d’un contrôle fiscal depuis le mois de mai. Six mois pour cent mille euros de redressement! Et ce n’était pas fini…  N’en pouvant plus, il précipita l’échéance en tuant chez lui un inspecteur des impôts venu sur place, en ligotant sa collègue, puis en se suicidant. Le brocanteur avait un casier judiciaire vierge. L’état…

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