LIOT et Charles de Courson
Le groupe des députés Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) a été créé le 28 juin 2022 et compte 20 membres dont Charles de Courson. Leur mantra est que tout ne soit pas décidé à Paris. C’est de Paris, pourtant, que le groupe peut faire exploser Macron et son régime. Son jour de gloire arrive.
Charles de Courson, le plus emblématique député de LIOT, le plus médiatique, le plus connu donc, devrait déposer une motion de censure au nom de son groupe politique contre le texte sur les retraites du gouvernement resté sans majorité absolue à la chambre des députés. L’homme est l’élu de la 5e circonscription de la Marne avec un ancrage territorial (conseiller général, conseiller départemental, maire) qui aide à faire de lui le député de l’hémicycle au record de longévité (30 ans).
Nos médias cherchaient hier à en faire un illustre inconnu, un sans grade, un obscur de l’assemblée, il n’en est rien. Ce haut fonctionnaire a comme domaine d’expertise l’argent de l’état et il siège à la commission des finances. Il est parfaitement bien placé pour juger de l’intérêt ou non de la réforme des retraites. Ajoutons au pedigree qu’un de ses aïeux a voté l’exécution de Louis XVI, que son grand-père fut l’un des 80 parlementaires qui refusa les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et que son père se distingua dans la résistance. Décidément, les Courson ont des gènes de rebelles.
Concernant le groupe LIOT, ses prises de position ont été systématiquement critiques vis à vis des décisions gouvernementales prises depuis juin dernier. Il fustige à chaque fois l’utilisation par Elisabeth Borne du 49-3. Sa profession de foi reste pro européenne tout en mettant en exergue l’identité des territoires français à sauvegarder. LIOT est suffisamment créolisé pour convenir à la NUPES.
« (…) Faire une motion de censure transpartisane, pour tous ceux qui défendent une véritable démocratie » est une déclaration de Charles de Courson à BFM. Il continue: « Toute cette affaire est quand même un déni de démocratie. Déni de démocratie sociale, à l’égard des partenaires sociaux dont on a besoin pour gérer ce pays. Mais déni de démocratie à l’égard du Parlement ». Il saisira le conseil constitutionnel si sa motion de censure n’est pas adoptée « car », dixit, « avoir utilisé une loi rectificative de financement de la sécurité sociale pour empêcher un vrai débat, en limitant à vingt jours l’Assemblée nationale, quinze jours le Sénat et quinze jours en vote définitif, c’est un détournement total de procédure.«
Le RN et la NUPES voteront la motion de censure présentée par LIOT. La première ministre Elisabeth Borne ne tient plus qu’au bon vouloir de quelques députés LR. Chaque prise de parole d’Eric Ciotti le ridiculise un peu plus. Aurélien Pradié, LR lui aussi, mais de moins en moins lié au président de son parti, votera probablement la motion de censure présentée par LIOT avec ses amis dissidents car il n’a politiquement aucun intérêt pour son avenir à rentrer maintenant dans le rang. Alors, bye, bye Elisabeth? Les jeux sont quasiment faits.
Frédéric Le Quer
Articles similaires:
Le groupe des députés Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) a été créé le 28 juin 2022 et compte 20 membres dont Charles de Courson. Leur mantra est que tout ne soit pas décidé à Paris. C’est de Paris, pourtant, que le groupe peut faire exploser Macron et son régime. Son jour de gloire arrive. Charles de Courson, le plus…