Dommage pour Zemmour…
Comme Eric Zemmour doit se mordre les doigts! Quelle absurde précipitation à se représenter devant les électeurs après l’échec des présidentielles! Et le coté blingbling qu’il s’est donné avec cette circonscription de Saint Tropez qui n’a pas voulu de lui…
Mais plus grave l’aspect impatient, presqu’excité qu’il a révélé de son caractère, incapable à l’inverse un François Mitterrand, de donner du temps au temps va beaucoup lui nuire dans les mois à venir. Il n’a d’ailleurs pas vraiment l’air de s’en rendre compte, d’avoir compris: j’ai reçu de sa part hier, comme beaucoup de militants j’imagine, un mail me proposant d’assister aux universités d’été du parti! Que n’imite-t-il pas des gens comme Messiha, Villiers ou Collard qui se sont intelligemment mis en rentrait. Qui le conseille si mal? Cette Sarah Knafo, peut-être, dont l’influence était déjà néfaste au moment de la campagne présidentielle et qui apparemment ne se remet pas en cause. Je ne sais pas mais c’est tellement dommage tout ça!
Eric Zemmour a compris la France et le problème dramatique de l’immigration outrancière et a su en faire un thème primordial au moins en décembre et janvier dernier. Mais il s’est fait rouler par l’histoire du pouvoir d’achat plus encore que par la guerre en Ukraine. Il y avait pourtant moyen concernant le PIB par habitant, par exemple, de le relier à l’invasion que les français supportent en comparant avec d’autres pays européens plus raisonnables. Il n’a pas bien réagi et s’est soumis au diktat médiatique mal préparé avec des propositions inconsistantes.
Mais un échec n’est jamais grave si des enseignements en sont tirés et la première conséquence, la plus logique, était une mise au vert comme d’autres grands hommes qui, dans l’histoire, ont supporté une traversée du désert comme des sages. Si Zemmour croit sincèrement en son constat sur l’état du pays, il sait que l’avenir ne peut être un long fleuve tranquille. Il aurait dû savoir que son heure pouvait revenir comme au dernier trimestre 2021.
D’ailleurs déjà que n’observe-t-on pas? La décomposition en marche, rien de moins. Le quoiqu’il en coûte de Macron va commencer ses ravages macroéconomiques avec la hausse des taux de la BCE. A l’international, le président français rame pour avoir le droit d’accompagner Draghi et Scholz à Kiev; un peu contraints, l’italien et l’allemand ont fini par l’accepter ce qui en dit long sur son discrédit quasi mondial. L’insécurité intérieure est effrayante et l’affaire du stade de France connue de la terre entière sauf de Macron, Borne et Darmanin n’en finit pas de rebondir. Et institutionnellement, dans quelques jours, il est probable que ce soit le chaos. Avec une assemblée nationale brinquebalante, le retour du peuple dans la rue n’est pas loin.
Tous ces bouleversements ne sonneront hélas plus l’heure d’Eric Zemmour, en tout cas vraiment pas tout de suite. Personnellement je vois bien un homme comme Wauquiez qui sait depuis des années rester dans l’ombre au niveau national mais qui n’en a pas moins la stature d’un recours. La crise politique est proche. L’instabilité son corolaire va offrir des opportunités aux plus intelligents.
Frédéric Le Quer
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