Edouard Dubufe (1819-1883)
La peinture académique au XIXe siècle bénéficie actuellement de son retour en grâce chez les amateurs d’art. Edouard Dubufe est le prototype même du peintre de Salon dont la carrière a explosé sous Napoléon III. Ses portraits séduisent encore.
Edouard Dubufe est le deuxième d’une lignée de peintres comprenant le père, Claude-Marie, le fils, Edouard qui nous intéresse ici et le petit fils, Guillaume. Edouard Dubufe a naturellement son père comme professeur, puis aux Beaux Arts de Paris, Paul Delaroche, enfin pendant son séjour outre-Manche, entre 1848 et 1851, il fut influencé par les grands portraitistes anglais. Pendant le second empire il devient l’un des peintres les plus célèbres en peignant notamment les portraits officiels de l’empereur et de la princesse Eugénie. La clientèle afflue de toute part allant de la grande bourgeoisie aux aristocrates en passant par des artistes en vue telle la tragédienne Rachel ou la peintre Rosa Bonheur ou encore Alexandre Dumas fils. Son succès lui vaut de solides inimitiés, d’aucuns parlant des “poupées maquillées de M. Dubufe” ou d’autres comme Zola l’attaquant pour mieux louer ceux qui allaient devenir les impressionnistes; mais le grand écrivain a montré par la suite en fustigeant Cézanne que la critique d’art n’était pas son fort…
Les portraits d’Edouard Dubufe plutôt flatteurs et travaillés jusqu’à un haut degré de finition trouvent régulièrement preneur en salle des ventes. Cette semaine, le 13 octobre 2022, le commissaire priseur Yann Le Mouel à Drouot présentait deux portraits de l’artiste. Le premier, en une, huile sur toile 128 x 90, représentant la marquise de Galliffet s’échangea à hauteur de 25 000 € environ. Le second ci-dessus, huile sur toile 96 x 128 cm, représentant la comtesse Louise d’Imecourt fit environ 8750€.
Enfin, un autre résultat, chez Christie’s à New York cette fois! Pour l’huile sur toile, ci-dessous, 113 x 78,7 cm, il fallait prévoir en 2018, un peu plus de 30 000 €.
Frédéric Le Quer
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