Jacqueline Pavlowsky (1921-1971)

Vers la trentaine seulement, la Française Jacqueline Pavlowsky, née à Vincennes de parents juifs russes immigrés en France en 1917, entame sa carrière d’artiste. Les affres de la deuxième guerre mondiale avec la mort de son père et son frère déportés bloquèrent longtemps ses capacités créatrices.

L’abstraction, c’est avec Serge Poliakoff rencontrée à Paris au début des années 50 qu’elle s’y plonge résolument après avoir réalisé des oeuvres marquées par la Shoah. Ils habitaient tous les deux Saint Germain des Prés et jouaient ensemble de la musique. Leur amitié dura jusqu’à la mort du peintre russe.

Jacqueline Pavlowsky peut être classée dans la deuxième école de Paris, celle de l’art informel qui voit naître après-guerre un ensemble de tendances artistiques abstraites et gestuelles.

Dans les années 60, elle prend le pseudonyme de Vladimir se sentant en tant que femme particulièrement discriminée dans son travail de peintre abstrait, univers particulièrement masculin.

Elle commença par exposer dans les salons d’avant-garde, le Salon des Comparaisons et le Salon des Réalités Nouvelles, puis bientôt régulièrement, notamment en 1957 à la Galerie Rive Droite et à la Galerie Legendre. Le travail de l’artiste est désormais représenté dans des collections publiques, notamment au Musée National d’Art Moderne de Paris ou au Musée Städel à Francfort. Une rétrospective organisée à la Galerie 53 à Paris en 2011 a cherché à souligner l’importance de la vie et de l’œuvre de Jacqueline Pavlowsky.

Avant hier, 28 mars 2024 était proposé à la vente par la maison Fraysse le tableau en une. La vacation avait lieu dans une salle riquiqui bondée au sous-sol de Drouot. Cette toile – la technique n’est pas précisée, Jacqueline Pavlowsky avec sa formation de chimiste réalisant souvent elle-même ses pigments – datée 70, 60,5 x 95,5 cm, avec une estimation un peu ridicule entre 100 et 200 € trouva preneur à 8000 €.

En 2019, chez Oger Blanchet un tableau un peu similaire, ci-dessous, de 70 aussi, 73 x 54 cm s’échangeait à hauteur de 5300 €.

Dans un genre très différent, mais Jacqueline Pavlowsky travailla beaucoup sur la base de griffures appliquées comme des stigmates sur la toile, le tableau, ci-dessous, 54 x 65 cm, présenté par la maison Ader à Drouot en 2010, ne recueillit pas plus de 750 €.

Frédéric Le Quer

Vers la trentaine seulement, la Française Jacqueline Pavlowsky, née à Vincennes de parents juifs russes immigrés en France en 1917, entame sa carrière d’artiste. Les affres de la deuxième guerre mondiale avec la mort de son père et son frère déportés bloquèrent longtemps ses capacités créatrices. L’abstraction, c’est avec Serge Poliakoff rencontrée à Paris au début des années 50 qu’elle…

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