L’art à Drouot

“L’art fait peur, surtout quand il n’est pas provocateur”. Et j’ajouterai à cette sentence de Gérard Depardieu entendu hier dans la salle où sera dispersée sa collection la semaine prochaine par Me Ader que l’art à Drouot ne fait pas peur. En y réfléchissant, l’accrochage très serré et les objets disposés côte à côte y sont pour beaucoup. Il y a quelques temps les musées ont cru qu’en offrant au regard du visiteur un seul tableau sur tout un pan de mur ou une sculpture isolée au milieu d’une pièce, ils rendraient la découverte d’une oeuvre plus facile. C’est tout le contraire. Depardieu a raison. On est écrasé par un chef d’oeuvre. En revanche le nombre relativise l’exploit du créateur et le visiteur décide simplement si tel ou tel tableau, par exemple, lui plait plus qu’un autre. Inutile de lui crier à l’oreille “Attention chef-d’oeuvre”. Il finira avec le temps par s’imprégner inconsciemment du beau qui l’entoure, aiguisera son jugement, se découvrira un œil.

L’art à Drouot sera donc marqué la semaine prochaine par cette vente de la collection Depardieu. A l’occasion, allez voir les tableaux d’Eugène Leroy, “un géant de la matière” comme le qualifie “La Gazette Drouot”. Personnellement je préfère ses plus grands formats visibles gratuitement, entre autres lieux, au musée d’art moderne de la ville de Paris, mais ça vaut incontestablement le détour. Un exemple en une avec “paysage à sa fenêtre” de 1981 estimé entre 30 000 et 50 000 €.

Hier après-midi une vente d’œuvres qui avaient en commun leur caractère moderniste, était organisée par le président de Drouot, Me Giquello. La salle était comble. Ci-dessous, le tableau de l’espagnol Eduardo Arroyo (1937-2018), représentant des mouvements Figuration narrative et Nouvelle figuration. Technique mixte 72 x 52,5 cm il ut acquis par un acheteur sur internet 6500 €.

Frédéric Le Quer

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