La peine de mort
Robert Badinter ira au Panthéon. Quel cirque! Les fausses valeurs humanistes sont celles qui plaisent à Emmanuel Macron et tous nos dirigeants. D’un choix politique, l’abrogation de la peine de mort, il en fait une vertu cardinale. Un diktat moral impose d’y être favorable, de prêcher le pardon.
Tout le monde sait qu’aux Etats Unis la peine de mort continue d’être infligée régulièrement. Mais qui parle de pays aussi démocratiques que la Japon ou la Corée du Sud dont les régimes continuent de concevoir la peine de mort et la justifier?
En Corée du Sud des dizaines d’assassins se trouvent dans le couloir de la mort et rien n’indique que certains d’entre eux ne finiront pas par être exécutés. Le gouvernement pense que l’abolition de la peine capitale doit être décidée par le peuple et les députés qui ont conjointement le pouvoir d’amender la constitution. « Conjointement » est le mot important! Le risque de la peine capitale est considéré exercer une fonction de prévention du crime très forte, compte tenu de l’instinct de survie humain et de la peur intrinsèque de la mort. La privation du droit à la vie doit par ailleurs sanctionner les crimes odieux. La Corée du Sud n’a exécuté personne depuis 1998.
Au Japon, en revanche, une centaine de criminels ont été exécutés depuis le début du siècle. 81% des japonais y sont favorables pour rendre justice aux victimes et à leur famille. « Vivre pour racheter son crime est une idée ridicule. C’est incroyable de dire ça… Les gens qui disent sans réfléchir ce genre de choses sont bien incapables de comprendre ce que nous (les familles de victimes) ressentons. » Les familles n’ont aucune envie d’entendre des excuses superficielles, et encore moins de les accepter. Tout ce qu’elles veulent, c’est que le meurtrier disparaisse à tout jamais de la surface de la terre. Les familles des victimes souhaitent se venger du criminel par la peine capitale. Informations sociologiques tirées du site nippon.com .
Est-ce que les arguments de la Corée du Sud ou du Japon ne valent pas les diatribes excitées de Robert Badinter? Est-ce que des pays en guerre n’infligent pas eux aussi la peine de mort? Est-ce qu’après les crimes terroristes du Hamas, Israël n’inflige pas avec raison la peine de mort aux assassins?
Mais si vous êtes en France un honnête père – ou mère évidemment, il s’agissait d’un dénomination juridique du temps jadis! – un honnête père de famille, donc, vos droits à la justice, à la vengeance même, ce n’est pas une honte, c’est un besoin très biblique, sont bafoués. Seuls les droits du criminel sont pris en compte et tant pis pour les familles de victimes qui pleureront à jamais, totalement abandonnées par l’état refusant de prendre ses responsabilités, refusant d’user de cette fameuse violence légitime, et perdant ainsi son crédit. L’état n’a de compassion que pour le tueur. Celui qui gît dans une marre de sang aura au mieux droit à un hommage dans le cas d’un acte terrorisme avec fleurs et peluches mais ce sera concrètement sans lendemain.
Dans la société ultra violente dans laquelle nous vivons les bons sentiment de Robert Badinter sont en fait ceux d’une classe sociale jamais confrontée à la dureté de la vie. Macron n’a qu’à le panthéoniser; ce sera aussi nul que tout ce qu’il fait depuis qu’il est au pouvoir.
Frédéric Le Quer
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