Référendum en question

Emmanuel Macron frôlait le nervous break down, comme on dit chez les tontons flingueurs: “Leur référendum à la con, les gueux, vous savez où ils peuvent se le mettre?”

Une cellule de crise était organisée avec quelques ministres, Borne, Lemaire, Dussopt, Darmanin… et des conseillers à l’Elysée. C’était impromptu. Cela avait pris le chef de l’état un peu avant 22 heures. Tout le monde avait rappliqué, même Pap N’Diaye compte tenu de la mobilisation étudiante et lycéenne, qui avait quitté précipitamment la réunion parents professeurs de l’école alsacienne que fréquentaient ses enfants. Ils étaient venus. Ils étaient tous là, la tête baissée, regardant la table devant eux pendant que le président…

-C’est grâce à moi que vous êtes tous là, à moi et moi seul. J’ai été élu pour faire la réforme des retraites, largement élu, les gueux m’ont majoritairement soutenu, les cons, mais peu importe, ils m’ont soutenu. Et vous? Vous? Vous êtes lamentables tous autant que vous êtes. La réforme part en lambeaux pour la deuxième fois après celle de la retraite à points.

Elisabeth soufflait la fumée de sa cigarette électronique, par la bouche, par le nez, par tous ses orifices et une espèce de nuage protecteur à l’odeur sucrée de formait autour de sa personne. Certains conseillers de second ordre au fin fond de la pièce ne la voyaient presque plus, distinguant juste une silhouette maigre avec un vague air rébarbatif.

-La mobilisation est terrible. 70% des gens la soutiennent, dit-elle de sa voix rauque dans un souffle de nicotine qui provoqua chez Bruno Le Maire vers qui la bouffée exhalée par la première ministre était allée, une quinte de toux irrépressible.

-Cette réforme est néanmoins nécessaire, répliqua-t-il en s’étouffant. Les finances de l’état sont catastrophiques.

La fumée plus que les finances publiques le faisait pleurer. Emmanuel Macron le regarda dédaigneusement et se tourna vers Pap N’Diaye.

-Et vos crétins d’élèves? Il en sont où?

Le ministre de l’éducation dont les pensées tournaient toujours autour de la réunion parents professeurs et des mauvaises notes d’un de ses enfants, n’avait, trop préoccupé par ses affaires personnelles, strictement rien écouté de la réunion en cours.

-Euhhhh! Vous dites?

Le regard noir d’Emmanuel Macron le poussa à improviser

-Je pars aux states, déclara-t-il d’une voix de fausset. De là-bas je fustigerai les forces conservatrices d’un pays irréformable et raciste.

-Bravo, s’écria le président. Voilà enfin une action réfléchie et intelligente.

Pap N’Diaye se rengorgea satisfait de lui-même.

-Je veux d’autres idée. Tout de suite. Maintenant. De ce niveau.

-Le référendum, vous n’en voulez vraiment pas? Osa Dussopt, le ministre du travail.

Macron devint tout rouge de colère.

-On comprend avec des gens comme vous comment le PS en est arrivé là où il en est. Crétin. Abruti. Traître.

Le président ne se contrôlait plus.

-Mais… M le Président…

-Non, sortez, sortez, sortez tous! Je ne veux pas de référendum. Le gueux n’a pas le droit de décider quoique ce soit. Le gueux doit se taire, baisser la tête et travailler jusqu’à ce que mort s’en suive. Le gueux est là pour le bien-être des privilégiés. Le gueux! Le gueux! Le gueux! Je survivrai à tous les gueux! Sales gueux!

Il éructait le mot gueux de toutes ses forces et balançant son fauteuil Louis XVI derrière lui en se levant courut autour des ministres restés assis leur tapant sur la nuque en criant:

-A mort le référendum. A mort! Je dissoudrai l’assemblée. Je les dissoudrai tous. Tous. Et on éborgnera du gueux dans la rue avec les forces de police comme on a fait avec les gilets jaunes. On les éborgnera. On les aveuglera tous s’il le faut. Et ils voteront pour moi jusqu’à la fin des temps, ces cons, ces triples cons.

Le silence des participants à la réunion était total sauf quand au loin on entendit:

-Bravo! Hourra! A bas le référendum!

Tout le monde se retourna. Deux journalistes présents, Nathalie St Cricq du service public et son petit Benjamin casé à BFM tapaient dans leurs mains encourageant leur président chéri.

Frédéric Le Quer

Emmanuel Macron frôlait le nervous break down, comme on dit chez les tontons flingueurs: “Leur référendum à la con, les gueux, vous savez où ils peuvent se le mettre?” Une cellule de crise était organisée avec quelques ministres, Borne, Lemaire, Dussopt, Darmanin… et des conseillers à l’Elysée. C’était impromptu. Cela avait pris le chef de l’état un peu avant 22…

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