Les sénateurs font semblant
La réforme des retraites sera dans quelques jours adoptée par les sénateurs. Les Républicains se lâchent et votent des surcoûts auxquels le gouvernement n’ose rien dire car ce dernier veut voir voter l’article 7 quoi qu’il en coûte, l’article des 64 ans.
Emmanuel Macron met un point d’honneur à faire trimer les gens jusqu’à cet âge. Aucune proposition syndicale ou politique de remplacement ne trouve grâce à ses yeux. Par exemple celle du communiste Stéphane Peu de soumettre les dividendes versées par les grandes entreprises aux cotisations retraites est indirectement soutenue par TF1 -tout devient possible!- et particulièrement François Lenglet qui s’étonne du poids des dividendes sur le prix d’un produit de grande consommation. Mais le président est devenu complètement psychorigide sur un sujet où il a maintes fois changé d’avis et la pauvre Elisabeth Borne semble complètement perdue.
Les sénateurs qui, en moyenne, perçoivent en retraite 3856 €, hors majoration pour enfants(!), poussent donc le gouvernement aux concessions à l’exception du tabou des 64 ans. Le gouvernement a pour le moment déjà lâché plus de deux milliards d’€. Mais quel sens cela a pour les 70% des français contre la réforme? Aucun.
Ces fameuses concessions concernent les petites retraites mais pas toutes les petites retraites, elles concernent les carrières longues mais pas toutes les carrières longues et les revalorisations ne concernent même pas les retraités actuels. On revalorise des retraités futurs qui ne sont pas, par définition, encore en retraite! Les sénateurs LR sont, dans ce méli-mélo, englué dans une technocratie qui ne les grandit pas. Bref aucune concession gouvernementale n’aura d’impact sur les syndicats, la NUPES, le RN et les français derrière.
Les sénateurs plus décalés que jamais votent la réforme des retraites pendant que la France se bloque politiquement et économiquement. Ce n’est pas en suivant Emmanuel Macron que cette assemblée has been redorera son blason. La France est hantée par le chaos sociale depuis l’élection en 2017 du président des riches. L’épilogue est pour très bientôt.
Frédéric Le Quer
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