Alexeï Navalny
Toute la bien pensance rend hommage à l’espion de la CIA Alexeï Navalny décédé dans une colonie pénitentiaire de l’arctique où il purgeait quelques années de prison. Il était accusé d’escroquerie puis accusé d’avoir créé une organisation extrémiste, la Fondation anticorruption (FBK), qui a été fermée en 2021.
Alexeï Navalny avait 47 ans et était un opposant politique inconnu de la population russe mais mis en exergue par l’occident. Son épouse était au moment de sa mort à Munich en compagnie de l’inénarrable Ursula Van Der Leyen. Cette derniere lui a rendu un hommage vibrant. “Le monde a perdu un combattant de la liberté en la personne d’Alexeï Navalny. Nous honorerons son nom. Et en son nom, nous défendrons la démocratie et nos valeurs”. La défense de la démocratie par une femme qui dirige une grande partie d’un continent sans avoir jamais été élue par aucun citoyen européen est assez croustillante. Faites ce que je dis, pas ce que je fais!
A l’heure des condoléances, les nombreuses prises de position anti immigrationnistes et islamophobes d’Alexeï Navalny ne gênent ni Raphael Glucksmann, ni Jean-Luc Mélenchon, ni Emmanuel Macron, grands immigrationnistes devant l’Eternel. Ils y vont de leur couplet anti Poutine avec une certaine délectation. Tout est permis du moment qu’on s’oppose au président russe.
Le président français voit dans le décès de l’opposant à Vladimir Poutine une preuve de la faiblesse de ce dernier. L’analyse hasardeuse et grotesque comme d’habitude de notre président va d’abord à l’encontre de ce qui n’est pas impossible, i. e. une longue maladie d’Alexandre Navalny évoquée déjà l’été dernier. Et même si Vladimir Poutine l’avait fait liquider, ceci témoignerait plus d’une grande assurance que d’une grande faiblesse. Il est en train de gagner la guerre en Ukraine et parions que d’ici quelques mois tous ses pourfendeurs viendront ramper à Moscou trop heureux d’avoir une audience avec l’un des plus importants dirigeants de la planète qui a refait de son pays un grand pays.
Pour finir par une mise en perspective, il faut rappeler que Julian Assange est incarcéré depuis 2019 au Royaume-Uni et est au cœur d’une procédure d’extradition demandée par les États-Unis où il risque 175 ans de prison. Quant à Edward Snowden, il se voit en 2020 accorder un titre de résident permanent en Russie. Le 26 septembre 2022, le président russe Vladimir Poutine signe un oukaze lui accordant la citoyenneté russe. La France s’était déshonorée auparavant en refusant d’accueillir sur son sol le lanceur d’alerte, réfugié politique.
Frédéric Le Quer
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