Belle élection en Basse-Saxe
C’est dans un Land important en Allemagne que ce sont déroulées hier des élections. La Basse-Saxe est le deuxième plus grand du pays et le quatrième au niveau du nombre d’habitants. Ce fut celui de Gerhard Schroder dans les années 90. De grandes coalitions à l’allemande le dirigent en général car il n’a jamais été le bastion d’un grand parti.
Si le SPD du chancelier Olaf Scholz gagna hier, ce fut au prix d’une victoire bien amère obtenue grâce à la popularité du dirigeant régional du parti. Le chancelier allemand est très critiqué dans son pays où les sanctions contre la Russie et leur corolaire les sanctions russes contre l’Allemagne passent mal. Le score du SPD a baissé par rapport à 2017 et le score de la CDU à bonne distance, 5 points derrière, baisse aussi.
La grande surprise est le score du parti anti-immigration AfD à 12% soit quasiment le double de ce qu’il était. L’AfD n’avait jusque là jamais fait de miracle dans l’ex Allemagne de l’ouest, son terrain de chasse se situant plutôt dans l’ex RDA. Il s’agit là d’une percée qui sort ce parti de la mouvance contestataire pour le faire entrer dans les institutions de ce Land. Les déçus des autres partis politiques sont parmi ses électeurs mais il y a aussi de manière plus positive une adhésion au niveau fédéral pour le projet de l’AfD qui est l’exact inverse de ce que propose Olaf Scholtz, i. e. la fin des sanctions contre la Russie, la reprise des importations de gaz et le retour à un programme nucléaire.
Hier soir, les Verts déploraient les pertes de voix du camp démocrate au profit des fans de Poutine et une reductio ad hitlerum du scrutin transforma la classe politique dans son ensemble en résistants de plateau télé. On connait bien ça chez nous aussi.
Toutefois, dimanche après dimanche l’Union Européenne se voit de plus en plus critiquer par les peuples, y compris dans ses bastions comme la Basse-Saxe. Ce n’est pas le retour de la peste brune mais au contraire un sursaut démocratique contre des dérives totalitaires portées par l’Union Européenne de moins en moins au service du peuple européen mais de plus en plus au service de l’immigration et des intérêts américains. La vague est profonde. Les peuples refusent d’aller où leurs dirigeants emmènent le vieux continent. Ça pourrait peut-être commencer à ressembler à de l’espoir.
Frédéric Le Quer
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