Grégoire de Fournas
Le député Rassemblement National Grégoire de Fournas dont personne n’avait jamais vraiment entendu parler, est un petit con. “Un homme ça s’empêche” comme disait Camus. Son parti était en train de se dédiaboliser tranquillement au point que La France Insoumise en était arrivée à rédiger des motions de censure qu’il puisse signer. S’il ne s’agissait pas d’une alliance des extrêmes comme dit sottement la clique d’Elisabeth Borne, le délitement de notre démocratie pouvait laisser espérer à chacun des deux camps de tirer les marrons du feu d’une chute politique d’Emmanuel Macron avec une certaine convergence des moyens pour y arriver.
Patatra! Il a fallu que Grégoire de Fournas fasse le malin en s’exclamant à l’assemblée nationale lors de la prise de parole larmoyante sur les conditions d’accueil des migrants d’un député noir: Qu’il retourne en Afrique ou qu’ils retournent en Afrique? La question n’est même plus dans le pluriel qui quand on réécoute le contexte semble évident. Il parlait probablement des migrants et non pas du député.
Mais la polémique permet de rejouer les airs de la république en danger, du fascisme à nos portes à toute une classe politique qui n’attendait que ça pour re-diaboliser les députés RN. La NUPES est tout excitée en croyant pouvoir ainsi dépasser son rival anti macroniste. Les macronistes sont tout excités à l’idée de pouvoir éliminer leur plus crédible opposant. La mauvaise foi bat son plein mais comme d’habitude soutenue par le politiquement correct médiatique ses arguments font florès.
L’intervention de Carlos Martens Bilongo eut pu être oubliée dès qu’il se fût tu. Maintenant à cause de Grégoire de Fournas, le député LFI prend une dimension nationale et lui-même instrumentalisé par son parti se fend d’un pathos où il raconte sa vie à Villiers Le bel et où il déclare que le jour de sa question au gouvernement, i. e. hier, il avait invité des tinenfans de sa circonscription. Quelle émotion! A quand les drapeaux en berne dans les mairies françaises?
Pour le moment Marine Le Pen qui voulait pourtant en finir avec les plaisanteries paternelles, reste solidaire de son député. Les français vont-ils suivre les médias et se dire que décidément, non, on ne peut pas voter Rassemblement National ou vont-ils se braquer contre la bien pensance et sa manière de sur jouer les outragés? Le résultat sera probablement que le citoyen se désintéressera encore un peu plus de la politique française.
Frédéric Le Quer
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