Travail

Travail fut le maître mot lancinant répété à l’envi lors de l’ennuyeuse allocution de bonne année d’Emmanuel Macron. Il ne connait pourtant la condition du travailleur que par ouïe-dire. Lui ne sait du travail que son aspect intellectuel et bancable, sa récompense sonnante et trébuchante.

Il ignore absolument ce qu’est abandonner une partie de sa vie à des actions sans intérêts dont on ne rêve que de s’échapper. Il ignore ce qu’est la boule au ventre du dimanche soir à l’idée d’y retourner le lundi matin. Il ignore ce qu’est attendre au début de semaine la fin de celle-ci pour vivre libre pendant 2 jours. Il ignore ces trajets matin et soir qui rongent. Il ignore ces relations de travail empruntes d’hypocrisie. Il ignore cette lutte pour la survie avec l’épée de Damoclès du licenciement.

L’ignorance du président de la république lui permet alors son exigence. Ses oukases pour travailler plus et gagner moins sonnent comme les mesquines tyrannies qu’un chefaillon fait subir à un salarié sous ses ordres. Elles sonnent tout aussi péniblement à l’oreille d’un petit patron comme ces exigences économiques qui lui réclament d’être toujours moins cher, toujours plus compétitif. C’est la lutte pour ne pas être rétrogradé, pour ne pas tomber dans la pauvreté, pour ne pas mourir. Comment, dans ces conditions, le travail pourrait-il être libératoire?

Les Marcel Proust qui finissent “Le temps retrouvé” à l’agonie, incapables de ne pas travailler car se sentant chargés d’une mission divine ou surnaturelle sont des martiens. De nos jours, pour la plupart d’entre nous, le travail n’est qu’une aliénation. La question n’est pas de nier la fierté d’un travail bien fait. ça me rappelle l’anecdote de ces ouvriers de chez Renault qui avaient reproché au peintre communiste Fernand Léger une oeuvre de sa série “Les constructeurs” leur semblant aller contre les règles de l’art, de leur art, de leur savoir en tant qu’ouvrier.

Mais le travail n’est pas une valeur positive et avec la robotisation des tâches même les plus intelligentes le sera de moins en moins. Le travail est une punition des dominants vis à vis des autres et dans ce sens la mise en avant à tout prix du travail par Emmanuel Macron devient lumineuse. Sa détestation de la France et des français a fourni la colonne vertébrale de ses vœux pour 2023!

Frédéric Le Quer

Travail fut le maître mot lancinant répété à l’envi lors de l’ennuyeuse allocution de bonne année d’Emmanuel Macron. Il ne connait pourtant la condition du travailleur que par ouïe-dire. Lui ne sait du travail que son aspect intellectuel et bancable, sa récompense sonnante et trébuchante. Il ignore absolument ce qu’est abandonner une partie de sa vie à des actions sans…

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